Outre que les 20 ans de prison ferme et les amendes requises contre l’ancien ministre de l’Énergie Chakib Khelil, le procureur près le tribunal de Sidi M’hamed a également requis le maintien du mandat d’arrêt international émis en septembre 2019. Or, son extradition se présente d’ores et déjà presque impossible.
En fuite depuis 2019, l’ancien ministre sous le règne de Bouteflika a opté pour les États-Unis afin d’échapper aux multiples condamnations et mandats d’arrêt internationaux lancés contre lui par la justice algérienne. Si le verdict qui sera rendu le 14 février prochain confirme la demande du parquet, son extradition ne sera pas chose aisée, voire impossible, selon des spécialistes.
D’emblée, la possibilité que l’ancien ministre de l’Énergie soit livré par les autorités américaines à la justice algérienne est vite écartée, d’autant plus qu’aucun accord d’extradition n’existe entre les deux pays. Pourtant, les deux pays ont maintes conventions judiciaires bilatérales, mais pas en ce qui concerne l’extradition.
Par conséquent, l’extradition de Chakib Khelil, une fois le réquisitoire de maintien du mandat d’arrêt confirmé, ne sera exécutée qu’en cas de signature d’accords concernant cette procédure entre l’Algérie et les États-Unis.
« Une procédure extrêmement complexe »
Selon l’avocate Me Zoubida Assoul, rapportée par le quotidien Liberté, « sans ce cadre juridique et cet accord d’extradition, Chakib Khelil ne connaîtra pas la prison ». D’ailleurs, elle confirme même « l’Algérie et les États-Unis n’ont pas signé cette convention bilatérale » dans ce sens.
Au-delà de ce cadre procédural, l’ancienne magistrate souligne que la législation américaine est très pointue sur cette question. « Cette procédure est extrêmement complexe », car « les magistrats américains sont très pointus sur cette question », a-t-elle dit. Autre point, Me Assoul rappelle que Chakib Khelil « est détenteur de la nationalité américaine, il est quasiment certain qu’il ne sera pas inquiété ».
Pour rappel, le parquet près le tribunal de Sidi M’hamed a requis mardi dernier, une peine de 20 ans de prison ferme à l’encontre de Khelil. Le réquisitoire porte également sur une amende de 2 millions DA, le maintien du mandat d’arrêt international émis en septembre 2019, la confiscation de ses biens immobiliers, mobiliers et comptes bancaires, ainsi que ceux des membres de sa famille.