À l’issue du procès de l’ancien ministre de l’Énergie Chakib Khelil (en fuite), qui s’est ouvert hier au tribunal de Sidi M’hamed, le représentant de la partie civile constitué pour Sonatrach a soulevé de graves dommages ayant entaché la crédibilité du groupe.
Pas moins d’une quarantaine d’accusés ont été auditionnés lors du procès qui a pris fin ce mardi par les réquisitoires du parquet. À l’issue de ces auditions, le procureur a prononcé un lourd réquisitoire à l’encontre du principal mis en cause, à savoir l’ancien ministre de l’Énergie Chakib Khelil.
Le réquisitoire était donc de 20 ans de prison ferme, 2 millions dinars d’amende, le maintien du mandat d’arrêt international émis en septembre 2019 et la confiscation de ses biens immobiliers, mobiliers et comptes bancaires, ainsi que ceux des membres de sa famille.
À l’issue de l’audience des accusés dans le cadre de cette affaire, le représentant du Trésor a réclamé un million de dinars d’indemnisation pour chacun des 40 accusés. Mais pas que ça, puisque les représentants de la partie civile ont présenté leurs réquisitoires écrits au tribunal.
Ce que demandent les représentants de la partie civile (Sonatrach et le trésor public)
Ces derniers demandent le dédommagement de la direction des douanes de la somme de 1.000 milliards de centimes. Pour sa part, le représentant de la partie civile constitué pour le groupe Sonatrach a parlé de « graves » dommages causés au Groupe public.
Selon lui, ces dommages qui ont entaché la crédibilité et la réputation du groupe « sont dus aux manipulations des responsables qui étaient à sa tête ». Il ajoute également que la convention de conciliation conclue avec la société SAIPEM « nous permet de demander de préserver les droits en matière d’indemnisations ».
Il convient de noter qu’à côté du groupe italien, plusieurs entreprises étrangères activant dans le secteur de l’énergie en Algérie sont poursuivies dans cette affaire. Mais aussi des cadres du groupe Sonatrach et de la direction des douanes.
L’ancien P-dg de Sonatrach nie et accuse Chakib Khelil
Lors de son audition, l’ancien P-dg du groupe Sonatrach Mohamed Meziane, pour conclusion de marchés en infraction aux lois et à la réglementation en vigueur, abus de fonction et octroi d’indus privilèges, a nié toutes les charges retenues contre lui.
Il a, en effet, imputé la responsabilité à l’ancien ministre de l’Énergie, Chakib Khalil, à qui il reproche de privilégier le Groupe italien, au détriment de la société émiratie « Petrofac » qui avait présenté une meilleure offre. Une peine de 10 de prison ferme et une amende d’un million DA ont été requises contre l’ancien P-dg de la Sonatrach, Mohamed Meziane et son adjoint, Abdelhafidh Feghouli.
Pour rappel, ce procès concerne des faits de corruption dans l’affaire du complexe gazier d’Arzew (Oran) et pour octroi d’indus privilèges, abus de fonction et conclusion de marchés en infraction aux lois et à la réglementation.