Affaire de la fuite du cahier des charges d’Air Algérie : le fils de Benflis condamné à 20 ans

Affaire de la fuite du cahier des charges d’Air Algérie : le fils de Benflis condamné à 20 ans

Mohamed Walid Benflis, fils de l’ancien chef de gouvernement, a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle tard dimanche pour son implication dans ce qu’on a appelé l’affaire de la « fuite » du cahier des charges relatif à l’acquisition par Air Algérie de 15 avions, ainsi que pour ses prétendus « contacts » avec des personnalités politiques et sécuritaires israéliennes. L’annonce a été faite devant la cour d’Alger, où Benflis a comparu aux côtés de deux autres accusés : l’ex-directeur adjoint chargé du développement et un membre de la commission des marchés à Air Algérie. Ces deux derniers ont respectivement écopé de 7 et 3 ans de prison.

Le procès en appel de cette affaire, qui avait éclaté en octobre 2022, s’est déroulé dimanche devant la chambre pénale près la cour d’Alger, six mois après le premier jugement rendu par le tribunal criminel de Dar El Beïda.

L’affaire avait suscité beaucoup d’intérêt en raison de la présence de Walid Benflis, avocat de profession et fils de l’ancien chef de gouvernement, ainsi que de ses supposés contacts avec des personnalités politiques et sécuritaires étrangères, notamment françaises et israéliennes. Ses voyages avec un passeport canadien à Al Qods ont également attiré l’attention, lui valant plusieurs accusations graves, dont « haute trahison », « relations avec des officines étrangères de nature à porter atteinte aux intérêts diplomatiques, sécuritaires et économiques du pays » et « blanchiment d’argent ».

Après un procès marathon de près de 18 heures, le tribunal criminel a condamné Walid Benflis à 15 ans de réclusion, l’acquittant de l’accusation de « haute trahison », et les deux cadres d’Air Algérie à 7 ans de prison. Ce verdict a été contesté aussi bien par la défense que par le ministère public.

Walid Benflis nie toutes les accusations

L’affaire a été portée en appel devant la cour d’Alger, où le principal accusé a nié en bloc toutes les accusations portées contre lui, affirmant que les éléments à charge étaient fabriqués de toutes pièces. Il a soutenu que ses voyages à Al Qods étaient motivés par des raisons religieuses et a nié avoir eu des contacts inappropriés avec des personnalités étrangères.

Lors du procès en appel, il a également nié avoir eu accès au cahier des charges d’Air Algérie, déclarant qu’une hôtesse de l’air de la compagnie, une ancienne camarade de lycée, lui avait demandé de l’aider à obtenir une carte de résidence au Canada par le biais d’un cabinet d’avocats spécialisé.

Malgré ses dénégations, le procureur général a requis des peines maximales contre tous les accusés, demandant notamment la peine de mort pour Walid Benflis et 20 ans de prison ferme pour ses co-accusés.

Après des plaidoiries prolongées et délibérations, la cour a finalement prononcé une peine de 20 ans de réclusion criminelle contre Walid Benflis, maintenant l’accusation de « haute trahison », confirmant la peine de 7 ans de prison pour le directeur du département de développement d’Air Algérie et réduisant celle de l’hôtesse de l’air à 3 ans de prison.