Le tribunal de Sidi M’hamed a ouvert ce lundi une nouvelle affaire de corruption concernant l’ancien premier ministre Abdelmalek Sellal. Il s’agit de l’affaire de la réalisation de l’hôtel Yugarithen Palace au lieudit Brise de mer dans la wilaya de Bejaia.
Le procès concerne l’ancien premier ministre son ancien directeur de cabinet, Mustapha Rahiel, l’ancien wali de Bejaia, Ouled Salah Zitouni, l’ancien Secrétaire général de la wilaya ainsi que l’homme d’affaires Laâlaoui Mahmoud.
À l’issue de l’audience, le procureur de la République a requis une peine de sept ans de prison contre l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal et de trois ans contre son directeur de cabinet, Abdelkarim Rahiel, et l’ancien wali de Béjaïa, Ould Saleh Zitouni.
Il convient de noter que l’affaire en question concerne des accusations de corruption dans l’affaire de la construction d’un hôtel cinq étoiles, de 14 étages dans le centre-ville de Bejaia.
Retour sur les détails de l’affaire
L’affaire remonte à 1998, date du début de la construction de l’hôtel en question. Et c’est la proximité de l’hôtel en question avec un pipeline qui plonge dans le tout proche terminal du port pétrolier de la ville, qui posait alors problème.
Selon des éléments de l’enquête, l’ancien premier ministre Abdelmalek Sellal avait signé en décembre 2015, une dérogation d’achèvement des travaux, suite au rapport d’une délégation interministérielle (composée notamment de représentants des ministères de l’Intérieur et de l’Énergie) qui s’est rendue à Bejaïa à la demande du wali.
Le propriétaire de l’investissement, à savoir Mahmoud Laâlaoui avait alors demandé l’intervention du Premier ministre et le président du Conseil national de l’investissement (CNI) afin de mettre fin aux appositions de différents services compétents, notamment la protection civile et la Direction de l’énergie de la wilaya de Bejaia.
Rappelant que l’ancien Premier ministre et son directeur de cabinet sont poursuivis dans des affaires de corruption au niveau de la wilaya de Bejaia, notamment pour « abus de fonction et octroi d’indus avantages ».
Lors de l’audience des accusés, Sellal a nié avoir un lien avec l’homme d’affaires Laâlaoui Mahmoud. Son chef de cabinet Mustapha Rahiel a également nié s’être intervenu afin d’autoriser le lancement des travaux de construction de l’hôtel.
Selon lui, « l’intervention du premier ministère dans ce projet local à l’époque s’inscrivait dans le cadre des facilités accordées aux investisseurs pour créer de nouveaux emplois ».