Intervenant en pleine période des vacances judiciaires, l’affaire des 701 kg de cocaïne risque d’accuser un léger retard concernant son instruction par le juge de la 9e chambre relevant du pôle judiciaire du centre. Mais, en attendant que les choses sérieuses commencent, suit l’instruction du dossier dans le fond, le «magistrat concerné suit avec beaucoup d’attention le travail qu’effectue la commission rogatoire dépêchée il y a quelques jours au Brésil». Selon des sources, ladite commission composée d’au moins deux personnes aura pour principale mission de recueillir le maximum d’informations auprès des différentes parties se trouvant au Brésil et citées dans le dossier.
Le travail de la commission rogatoire est défini, faut-il le noter, par une feuille de route tracée par le juge instructeur. Pour rappel, la chambre d’accusation près la cour d’Alger avait rejeté le pourvoi interjeté par la défense plaidant «l’annulation des poursuites judiciaires contre les mis en cause». Dans cette affaire, six personnes ont été placées sous mandat de dépôt et douze autres convoquées par la justice… Selon des sources, l’affaire de la cocaïne saisie au port d’Oran est loin d’avoir livré tous ses secrets.
L’enquête, ouverte, s’est soldée, pour l’instant, par la découverte de quatre affaires imbriquées. C’est ce qu’avait révélé, lors d’une conférence de presse, le ministre de la Justice et garde des sceaux, M.Tayeb Louh Il révèle aussi de nouveaux éléments, en confirmant notamment l’existence d’un réseau international de trafic de drogue «qui veut noyer le pays par cette marchandise dangereuse et prohibée». Selon lui, le principal accusé, en l’occurrence Kamel Chikhi, dit El Bouchi (le boucher), est impliqué dans quatre dossiers judiciaires différents ouverts dans le sillage de l’enquête sur l’affaire des 7 quintaux de la cocaïne saisie au port d’Oran.
Selon Tayeb Louh, la justice a délivré aussi des commissions rogatoires internationales. En effet, l’affaire, explique le ministre, ne se limite pas seulement à la cocaïne. Elle s’étend à d’autres délits, dont le blanchiment d’argent, le trafic d’influence et pot-de-vin versés en contrepartie de facilitations. M.Tayeb Louh avait annoncé, dans la foulée, que six suspects dans l’affaire de la cocaïne sont déjà placés en détention provisoire. «Douze autres personnes seront présentées devant le juge aujourd’hui ou demain et elles pourraient être mises en prison», fait-il savoir, précisant «qu’il n’y aura pas d’impunité».
Et d’ajouter : «La saisie de certains appareils électroniques, téléphones portables et caméras de surveillance, dans le cadre de l’enquête a révélé l’implication de certaines personnes dans des affaires de corruption», explique-t-il. M.Tayeb Louh assure également que la justice «ira jusqu’au bout dans cette affaire». «Nous avons affaire à un réseau international de trafic de drogue qui sera démasqué dans les prochains jours dans le cadre de l’enquête», indique-t-il. Le ministre affirme également que des commissions rogatoires internationales concerneront tous les pays où a accosté le bateau transporteur de cette importante quantité de cocaïne. Le ministre de la Justice avait justifié, dans la foulée, le transfert du dossier d’Oran au tribunal de Sidi M’hamed d’Alger. Selon lui, les personnes impliquées, le siège de l’entreprise importatrice de la marchandise contenant de la cocaïne se trouve à Alger. «Il était plus judicieux pour un bon fonctionnement de l’enquête de l’affaire à Alger », estime-t-il.