L’instruction restera tributaire de l’expertise technique du scanner du port d’Annaba et les impliqués resteront présumés accusés dans un scandale qui a défrayé la chronique.
Arrêtés et placés en détention mercredi dernier, l’opérateur d’Aïn El Fakroun et 13 autres, dont des douaniers et des agents de la DCP d’Annaba, présumés impliqués dans l’affaire des conteneurs de produits cosmétiques contrefaits ont été déférés jeudi dernier, par-devant le magistrat-instructeur, prés le tribunal d’Annaba, avons-nous constaté sur place. Selon une source judicaire, le procureur de la République a ordonné une expertise technique du scanner du port d’Annaba. un outil mis en place pour contrôler tous les conteneurs avant leur sortie de l’institution portuaire. Les présumés impliqués dans ce scandale qui n’est d’ailleurs pas le premier, les douaniers en l’occurrence, ont mis en avant la défaillance du scanner, selon les précisions apportées par notre source.
Le police judicaire a aussi interrogé le chargé du scanner au niveau du port commercial d’Annaba sur d’éventuels problèmes techniques de l’outil, pouvant entraver l’opération de détection de produits prohibés se trouvant à l’intérieur des conteneurs. Sur ce point précis, il convient de noter que le port d’Annaba, tout autant que les ports d’Algérie, est doté d’un scanner de première génération, conçu pour détecter tout produit prohibé.
Or, les produits cosmétiques même s’ils ne sont pas prohibés, sont contrefaits, un fait vérifiable surtout par les éléments des douanes et de la DCP (contrôle qualité-prix) d’Annaba, que par le scanner.
Une fois le dossier ficelé, les prévenus, à savoir l’opérateur économique, un déclarant en douane, quatre cadres et des agents des services de l’inspection des douanes relevant de la direction régionale de la wilaya d’Annaba, ainsi que des éléments de la brigade de la DCP, dépendant de la direction du commerce, soit 13 individus, ont été présentés jeudi dernier, devant le procureur de la République du tribunal d’Annaba, ce dernier ne pouvant se prononcer sur l’implication des fonctionnaires de l’Etat, les douaniers et les éléments de la DCP en l’occurrence, dans cette affaire, jusqu’à l’aboutissement du rapport d’expertise.
En attendant l’aboutissement de l’expertise technique, l’icône de l’importation frauduleuse, l’opérateur d’Aïn El Fakroun, demeure néanmoins accusé de faux et usage de faux dont de fausses déclarations douanières, présentation de fausses factures et documents officiels et tentative de contrebande de produits contrefaits.
Quant aux cadres de la douane et de la direction du commerce de la wilaya d’Annaba, ils restent présumés accusés de mauvais usage de la fonction.
Sur le retard dans l’instruction, notre source a fait savoir que, refusant de répondre aux convocations de la brigade économique et financière de la sûreté de la wilaya d’Annaba, un mandat d’arrêt et d’amener a été émis à son encontre, sur dérogation du procureur de la République prés le tribunal d’Annaba, après une extension de compétence à la daïra d’Aïn El Fakroun, wilaya d’Oum El Bouaghi.
Rappelons que ce dernier a à son actif plusieurs importations de produits prohibés et contrefaits depuis les 500.000 capsules de Viagra jusqu’aux produits cosmétiques, en passant par des produits pyrotechniques. Cet opérateur est impliqué. dans pas moins de 17 affaires de contrefaçon à travers les différents ports du pays.
Par ailleurs, il convient de signaler qu’au moment où nous mettons sous presse, aucune information n’a été fournie sur les résultats de l’enquête diligentée par la direction générale des douanes sur cette affaire, hormis la décision relative à: l’interdiction de tout exercice à l’échelle nationale du commissionnaire en douane et de 38 déclarants en douane.
Si les indiscrétions s’avèrent exactes, des têtes dans le corps de la douane vont tomber.