Fin janvier dernier, une trentaine de détenus d’opinion, incarcérés à la prison d’El Harrach (Alger-Ouest), ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur emprisonnement jugé « arbitraire » par leur collectif de défense.
À la tête du collectif de défense des détenus d’opinion, l’avocat Abdelghani Badi est revenu, dans un entretien accordé à nos confrères d’El Watan, sur l’affaire de la grève de la faim qui avait secoué la prison d’El Harrach.
« Nous étions étonnés par les déclarations du parquet, surtout que ce démenti est intervenu après l’entrée en grève de la faim de certains détenus. Cette action a été entamée à cause de l’entêtement de la direction de la prison d’El Harrach, qui a refusé de se conformer à l’article 64 de la loi régissant les prisons », a-t-il expliqué.
« Cet article stipule que ‘(…) le prisonnier en grève de la faim doit être placé en isolement comme mesure préventive et s’il y a plusieurs grévistes, ils sont mis à l’écart des autres prisonniers’. Ainsi, l’administration de la prison aurait dû appliquer cette disposition, surtout que la grève de la faim est un droit reconnu par ce même article », a ajouté l’avocat.
Pour Me Badi, le transfert des détenus grévistes est une « mesure punitive »
Après la médiatisation de l’affaire de la grève des détenus d’opinion de la prison d’El Harrach, le ministère de la Justice a décidé de les transférer vers d’autres maisons d’arrêt. Abdelghani Badi est revenu également sur ce point.
« Nous considérons, de ce fait, que le transfert de ces détenus vers d’autres prisons est, d’un côté, une mesure punitive, de l’autre, elle vise à casser ce mouvement qui s’est élargi par la suite, dans la mesure où la grève a été observée par plus de 40 détenus », a-t-il lancé.