Affaire des deux Patriotes de Relizane mis, Benhabilès compte saisir Alliot-Marie

Affaire des deux Patriotes de Relizane mis, Benhabilès compte saisir Alliot-Marie

La présidente de l’Association de la femme rurale, Mme Saïda Benhabilès, a annoncé hier son intention de saisir par écrit la ministre de la Justice française, Mme Michelle Alliot-Marie, sur le cas des deux Patriotes mis en examen depuis maintenant six ans par le tribunal de grande instance de Nîmes.

«J’ai décidé d’adresser une lettre à Mme Alliot-Marie. Je vais lui exprimer au nom de tous les Algériens l’indignation face à ce qui arrive aux deux membres de la famille Mohamed qui sont sous contrôle judiciaire depuis six ans», a-t-elle déclaré hier au Forum d’El Moudjahid, à l’occasion de la Journée mondiale de la famille.



Soulignant son respect pour la justice française qui demeure indépendante, Mme Benhabilès a néanmoins souligné qu’«une mise en examen de six ans pour deux Patriotes innocents est exagérée».

Invitée à prendre la parole, la mère des deux Patriotes, veuve Mohamed, dont le mari et un autre fils sont victimes du terrorisme à Relizane en 1994, a appelé l’Etat algérien a intervenir auprès des autorités françaises pour mettre fin au calvaire de ses deux enfants lui causant le diabète l’hypertension artérielle.

«Connaissez-vous une mère pouvant résister six ans durant sans revoir ses enfants ?» s’est-elle indignée, en invitant la justice française à les juger «s’ils sont vraiment des criminels». Mme Benhabilès a abondé dans le même sens estimant que même si l’Etat algérien a pris en charge la question, il n’en demeure pas moins que le problème n’est pas réglé pour autant.

Elle a révélé au passage avoir rencontré l’avocat des deux Patriotes qui lui a remis le dossier et dont les faits constatés démontrent, selon elle, que les deux mis en cause sont condamnés avant leur jugement.

Accusés par quatre familles de complicité dans des cas de disparitions, les deux Patriotes de la famille Mohamed (Abdelkader et Hocine) sont toujours mis en examen par le tribunal de Nîmes. Ils vivaient en France lorsqu’en 1994, ils sont revenus pour occuper les postes de DEC et DEC-adjoint dans la commune de Djeddiwa. Ce n’est qu’en 2001 que les deux frères repartent en France après la défaite des groupes armés.

Les considérant comme «des héros de la résistance citoyenne contre le terrorisme qui doivent être décorés», Saïda Benhabilès a émis son souhait de mettre un terme aux souffrances des deux mis en cause ainsi que de leur famille. Elle en appelle à un large soutien pour faire basculer les choses en territoire français même. «Je crois en la solidarité internationale», a-t-elle conclu.

Y. M.