L’ancienne ministre de l’Industrie et ex-directrice du complexe Eriad, Djamila Tamazirt, est désormais derrière les barreaux. Il semble aussi qu’elle va y rester pendant encore un bout de temps. Aujourd’hui, le 17 février 2022, le juge du pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed, a prononcé son verdict dans l’affaire de la mise en cause.
En effet, le juge du pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed, dans la capitale Alger, a prononcé une peine de 5 ans de prison contre l’ancienne ministre de l’Industrie, Djamila Tamazirt assortie d’une amende de 300.000 dinars.
Pour rappel la mise en cause est poursuivie pour dilapidation de deniers publics, abus de fonction pour obtention d’indus privilèges et octroi d’indus avantages. L’on reproche également à la mise en cause un fausse déclaration de patrimoine. L’ancienne ministre aurait déclaré qu’elle avait 5 comptes bancaires alors que l’enquête a indiqué qu’elle en possédait 12.
Lourdes peines contre les proches de Tamazirt
Dans sa chute, Djamila Tamazirt a entrainé plusieurs personnes, dont certains de ses proches. Le juge du pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed a aussi prononcé une peine de deux ans de prison ferme contre le mari de l’accusée principale. Le tribunal a également décidé de confisquer tous les revenus criminels mobiles et la saisie des comptes bancaires.
Concernant le frère toujours en fuite à l’étranger de l’ancienne ministre, le juge du pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed a lancé contre lui tandis que le reste des accusés ont été innocentés.
Il est à noter que le procureur de la république a requis, la semaine dernière, une peine de 10 ans de prison contre l’ancienne ministre de l’Industrie, Djamila Tamazirt, et 5 ans contre son époux, tous les deux poursuivis dans plusieurs affaires de corruption.
Le complexe Corso, le cauchemar de Tamazirt
Au cœur des affaires de corruption auxquelles l’ancienne ministre de l’Industrie fait face, il y a le dossier du complexe agroalimentaire de Corso, relevant du groupe Eriad entre 2009 et 2015, période durant laquelle Djamila Tamazirt y était directrice.
Le complexe ayant assuré céréales et postes de travail à plusieurs Algériens pendant 32 ans, s’est vu vite transformé en un tas de ferraille vendue au kilo. Suite au tremblement de terre de 2003, et dans l’optique de la privatisation des entreprises publiques, ce complexe a vite laissé place au matériel du Groupe Benamor.
Ce qu’on reproche exactement à l’ancienne ministre n’est pas très claire, mais elle avoue avoir accompagné le propriétaire du Groupe Benamor dans sa visite de l’usine et indique qu’elle a mis en place un comité interne pour estimer la valeur du matériel en vue de le vendre.
Selon le juge, il fallait d’abord mettre en place une commission pour voir si le matériel pouvait encore remis sur pied. Reproche auquel Tamazirt a répondu qu’elle avait reçu des consignes pour évacuer vite les lieux pour que le Groupe Benamor puisse installer son matériel. Selon l’avocat de la mise en cause, le matériel a été vendu pour des entreprises étatiques, et comme il était resté 10 ans sans maintenance, l’humidité a fait de lui un tas de ferraille.