Saïd Bouteflika a été entendu hier lundi par le juge instructeur près le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, dans le cadre de l’affaire du financement de la campagne du président déchu, son frère Abdelaziz Bouteflika.
Selon des éléments rapportés par ses avocats, l’audition de Saïd Bouteflika en tant qu’accusé s’est déroulée autour de plusieurs points en lien avec l’affaire de la campagne du 5e mandat. Il s’agit de ses rapports avec Ali Haddad, le financement de la chaîne TV « Istimraria » et le comité de soutien du 5ème mandat.
Le prévenu est donc poursuivi dans cette affaire qui implique également l’homme d’affaires Ali Haddad, pour « pour blanchiment d’argent, financement occulte de partis politiques et bénéfice de biens issus d’infraction criminelle ».
Il est également accusé d’importer « illégalement » du matériel de diffusion audiovisuelle pour créer une chaine de propagande, qui devait être lancée sous le nom de « El Istimririya TV », pour le compte de la campagne électorale du cinquième mandat. Initialement, c’était Ali Haddad qui devait la créer.
« Je ne connaissais même pas le nom de la chaine, c’est Ali Haddad qui m’en a parlé »
Lors de son audition, le prévenu a nié toutes les accusations portées à son encontre, selon ce qu’a déclaré son avocat Me Khaled Bourayou au quotidien Liberté. Selon lui, son client « ne comprend toujours pas pourquoi il est mis sous mandat de dépôt dans une affaire dans laquelle il n’a rien à voir ».
L’avocat a expliqué que Saïd Bouteflika n’avait « jamais entendu parler » de l’acquisition de ce matériel audiovisuel, objet de son audition d’hier. Attestant qu’il ne connaissait même pas le nom de la chaine, le prévenu a déclaré au juge qu’il avait pris connaissance de l’existence de ce matériel « lors d’une discussion avec Ali Haddad ».
Ainsi, sa défense estime que les chefs d’accusation portés contre Saïd Bouteflika sont « injustes » d’autant « qu’aucun des témoins entendus n’a prononcé son nom et son implication dans cette affaire de chaîne de télévision ».
Pour rappel, le frère et conseiller du président déchu a été acquitté, le 2 janvier de l’année en cours par le tribunal militaire de Blida, dans l’affaire du « complot contre l’État ». Il est, en outre, poursuivi dans deux affaires au civil. Il s’agit donc de l’affaire du 5e mandat et de l’affaire des « pressions sur les juges » dans laquelle est également impliqué l’ancien ministre de la Justice Tayeb Louh.