Interpellées par les services de sécurité, samedi dernier, 14 personnes résidant dans les villes de Souk-Ahras, Sedrata et M’daourouch ont été entendues, avant-hier et hier, par le Procureur de la république près le tribunal d’instance local, dans le cadre d’une affaire de diffusion d’informations sensibles par le biais d’un lien sur le réseau social Facebook.
Treize d’entre ces personnes ont été placées sous mandat sous la grave inculpation de connivence avec des puissances étrangères pour porter atteinte à la stabilité de l’État, alors qu’une autre, gravement malade, a été soumise à un contrôle judiciaire, indiquent des sources proches de ce dossier.
Selon ces mêmes sources, les services de sécurité, assistés en cela par des spécialistes dans la lutte contre la cybercriminalité venus d’Alger, sont intervenus car suspectant les mis en cause de constitution d’association pour nuire à la réputation des notables, des responsables et des élus locaux, en diffusant à leur encontre de fausses informations sous l’anonymat des liens “Wiki Ahras” et “Wiki Dzaïr”.
Et d’ajouter que les présumés cybercriminels, au nombre desquels figureraient des personnes au dessus de tout soupçon, bénéficieraient d’un financement étranger conséquent et qu’ils disposaient d’un matériel informatique sophistiqué.
On indique, à ce propos, que les éléments de ces mêmes services de sécurité ont saisi, au domicile de l’un d’entre les inculpés, un téléphone satellite professionnel Thuraya et trois ordinateurs équipés de brouilleurs de réseaux afin de se soustraire aux contrôles d’adresses IP.
Un avocat, qui avoue ne pas avoir encore eu accès à ce dossier épineux, affirme que près d’une vingtaine de personnes citées à divers degrés dans des affaires de corruption ou dans des affaires de mœurs supposées se sont déjà portées partie civile contre les administrateurs dudit lanceur d’alerte et leurs commanditaires. Ce qui ne manquera pas d’alourdir le dossier déjà très chargé, semble-t-il, qui a été constitué contre les mis en cause par le parquet de Souk-Ahras.
Nul n’ignore dans cette ville que la plupart des élus des différentes assemblées populaires, des responsables d’institutions publiques et autres hommes d’affaires ayant pignon sur rue ont été régulièrement évoqués et mis au banc des accusés par “Wiki Ahras”, devenu “Wiki Dzaïr”, durant ces dernières années.