Après une instruction qui a duré près de deux ans, le dossier de l’ancienne ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Houda-Imane Faraoun, vient de connaitre un revirement important. Le procès devra être programmé incessamment.
En effet, le juge instructeur près la quatrième chambre du pôle pénal et économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed à Alger a transféré le 5/08/2021, le dossier de Houda-Imane Faraoun et les autres accusées à la section de programmation des procès, selon ce qu’a rapporté le quotidien Echorouk.
Le procès devra donc lever le voile sur de graves faits de corruption et les chiffres de dilapidation de deniers publics dans le cadre du « projet de réalisation d’un million de lignes à haut et ultra haut débit de l’Internet, FTTH », qui a coûté au trésor public 73 millions de dollars, soit l’équivalent de 1 300 milliards de centimes. Un projet qui n’a pourtant jamais vu le jour.
Le procès qui devra avoir lieu dans les prochains jours dévoilera les dessous de la conclusion du marché ayant dévoré des milliards selon les détails du rapport de l’inspection générale des finances. Selon ce même rapport cité par la même source, il s’agit d’un marché conclu entre Algérie Télécom et des opérateurs économiques internationaux.
Les dessous de la conclusion du marché FTTH
Le projet concerne la réalisation « d’un million de lignes à haut débit FTTH », dont aucune procédure de conclusion des marchés encore moins les lois en vigueur n’ont été respectées. Ajouter à cela le fait que les coûts de ces marchés n’ont pas été définis.
Initialement, le projet a été évalué à 131 millions de dollars avant que ce montant ne soit revu à la baisse, à deux reprises, après des négociations avec l’opérateur économique chargé des équipements. La baisse de 39% suivie de 8% du montant initial a suscité moult interrogations auprès des enquêteurs de l’inspection générale des finances.
Concernant le marché conclu avec l’opérateur chargé des services dans le cadre du même projet, les coûts ont été prévus initialement à 26,64 milliards de dinars. Une somme également revue à la baisse par l’opérateur avec 8,1% pour atteindre les 24,48 milliards de dinars.
Plusieurs autres cadres du ministère et d’Algérie Télécom impliqués
L’enquête a révélé que le groupe chargé des équipements a posé la condition d’avoir le privilège de choisir lui-même les sous-traitants et les entrepreneurs pour l’exécution du projet qui n’a jamais vu le jour. Le taux de participation des deux opérateurs nationaux dans le projet n’a pas dépassé respectivement les 19 à 21%.
Sont également poursuivis dans le cadre de cette affaire, outre que Houda-Imane Faraoun actuellement en détention provisoire, l’ancien secrétaire général du ministère et ex-directeur général d’Algérie Télécom (A. Kh), qui est actuellement sous contrôle judiciaire. D’autres cadres du même ministère et d’Algérie Télécom sont également impliqués.
L’ensemble des mis en cause font face à de lourdes accusations dont « violation des dispositions légales en accordant d’indus avantages à autrui lors de la conclusion de marchés, dilapidation de deniers publics et abus de fonction.