Le directeur du média électronique Radio M, Ihsane El Kadi, s’est exprimé, ce samedi 12 juin, dans un communiqué rendu public sur les conditions de son arrestation et de détention lors de son interpellation par la DGSI le jeudi 10 juin avant d’être relâché plus tard dans la soirée d’hier vendredi.
Le directeur de Radio M et de Maghreb Émergeant a déclaré avoir subi plusieurs interrogatoires portant sur plusieurs de ses activités professionnelles et assure avoir « refusé le jeu des questions réponses invasif et refusé de signer le procès-verbal. Mon statut mal défini a alors changé ce jeudi à 22 h 30. On m’a retiré mes objets personnels, hormis mon téléphone confisqué dès mon interpellation » et justifie ce refus de coopérer avec les officiers, par le fait qu’il n’a pas été notifié des raisons pour lesquelles il a été appréhendé.
Ce dernier se dit « indigné » par les arrestations infondées que subissent les journalistes et déplore « un acharnement sécuritaire et judiciaire » sur sa personne. Par ailleurs, il accuse le ministre de la communication Amar Belhimer d’être à l’origine cette obstination à porter atteinte à la liberté d’expression dans le domaine de la profession journalistique.
El Kadi se dit « indigné » par les arrestations infondées que subissent les journalistes
Concernant les sujets sur lesquels Ihsane Kadi a été interrogé, ce dernier cite entre autre, des questions « sur le financement d’opérations précises : le prix Ali Bey Boudoukha par le recours au Crowdfunding sur la plate- forme Kisskiss bank pour récompenser le meilleur article d’investigation (organisé en 2014, 2017 et 2019 par Maghreb Emergent) ; la formation en 2015 de journalistes de Radio M dans le cadre du projet Ibtycar de CFI, au même titre que d’autres médias algériens dont des médias publics » et a ajouté avoir « dû refuser de répondre à une question sur l’origine du texte de la pétition publiée, le jeudi 10 juin, sur le site de Radio M dénonçant « le fait accompli » des élections législatives sous état de siège non déclaré comme un fait aggravant la crise politique. »
Rappelons que ce dernier a été arrêté jeudi 10 juin, ainsi que le journaliste Khaled Drareni et le militant Karim Tabbou, pour ensuite être relâchés dans la soirée d’hier.
Arrêtés la veille les élections législatives, qui se sont déroulées aujourd’hui, les deux journalistes et le militant politique on été tous emmenés et interrogés au niveau de la caserne Antar. Ces interpellations ont suscité une vague d’indignation et de colère chez l’opinion publique, de par la justesse de leur timing.