Le pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed a ordonné, dans la nuit du 29 octobre, le placement en détention provisoire de plusieurs figures impliquées dans une affaire de corruption d’envergure. Parmi les mis en cause figurent un homme d’affaires bien connu, « Nounou Manita » d’Oran, le fils d’un ministre en poste ainsi que des responsables de haut rang des entreprises publiques Fondal et Sider El Hadjar.
L’enquête révèle que plusieurs dirigeants et un homme d’affaires auraient conclu des contrats jugés illégaux avec des filiales du groupe Imetal, l’un des géants de l’industrie métallurgique en Algérie.
« Nounou Manita », homme d’affaires influent et proche du fils d’un ministre, aurait admis avoir versé une somme d’argent à ce dernier, dans ce qui semble être un échange de faveurs visant à faciliter certaines transactions douteuses.
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Des investigations menées par les services de sécurité indiquent que ce groupe s’est également rendu en Mauritanie pour participer au congrès de l’Union Arabe des Mines et de la Sidérurgie. Ce voyage aurait servi de cadre pour la conclusion de nouveaux contrats de partenariat.
Étaient présents à cet événement « Nounou Manita », le directeur général de Fondal, « S.Nourreddine », le président directeur général de Sider El Hadjar, « B.Karim », ainsi que des responsables de la société nationale de récupération « Kh.Miloud ».
Ces contrats, bien que légitimement signés en apparence, sont aujourd’hui au cœur des interrogations des autorités judiciaires.
Des auditions prolongées et des détentions ordonnées
Le mardi 29 octobre, les autorités ont convoqué plus de dix suspects pour être entendus au pôle économique et financier de Sidi M’hamed.
Les interrogatoires, qui se sont poursuivis tard dans la nuit, ont abouti à l’incarcération de six individus.
Parmi eux figurent des cadres de premier plan du groupe Imetal, accusés d’avoir favorisé la signature de ces contrats douteux.
Quant à l’ancien président de la Fédération Algérienne de Football, « Ch.A. », également impliqué dans cette affaire, il a été placé sous contrôle judiciaire dans le même dossier.
L’ombre d’un scandale d’ampleur
Les enquêtes autour du groupe Imetal et de ses treize filiales, démarrées en mars 2023, ont permis de lever le voile sur des pratiques frauduleuses profondément enracinées.
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Les premiers éléments dévoilés par l’enquête font état de failles inquiétantes dans la gestion de cette entreprise publique, avec des indices de détournements de fonds destinés à l’expansion économique et à la création d’emplois.
De nombreuses personnalités ayant occupé des postes stratégiques au sein du groupe sont aujourd’hui sur le banc des accusés, accusées d’avoir exploité leurs positions pour des gains personnels.