Le tribunal pénal d’appel du Conseil judiciaire d’Alger a rendu son verdict dans l’affaire impliquant Kamel Chikhi, surnommé « Boucher ». Ce dernier a été condamné à trois ans de prison ferme. L’ancien maire de Kouba, identifié sous les initiales « L.M », a également été sanctionné par une peine plus lourde de cinq ans de prison ferme. Huit autres accusés ont reçu des peines variant de l’acquittement à un an d’emprisonnement.
Kamel Chikhi, alias « Boucher », condamné à trois ans de prison ferme
L’affaire trouve son origine dans une démolition controversée d’une maison à Kouba, appartenant à une femme du quartier. Cette démolition avait été entreprise par le propriétaire d’un atelier lié à Kamel Chikhi, dénommé « Ch.K ». Les autorités ont rapidement découvert que Chikhi avait obtenu un permis de construire de manière irrégulière. Par ailleurs, il avait bénéficié d’un laissez-passer généralement réservé aux projets publics. Son frère avait, lui aussi, obtenu la régularisation d’un bien immobilier en vertu de la loi 15/08, alors que la construction datait de 2012, et non d’avant 2008, comme stipulé par la loi.
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Les charges retenues contre les accusés incluaient des faits graves : falsification de documents publics, usage de faux, destruction de documents officiels, abus de fonction et manipulation de données informatiques. Le tribunal a souligné que ces infractions avaient été commises par des fonctionnaires ou des personnes exerçant une mission publique.
L’ancien maire de Kouba nie toute implication
Durant l’audience, l’ancien maire de Kouba a fermement nié toute implication. Selon lui, la démolition du bâtiment colonial situé au 5, rue Ali Fellah, avait été effectuée dans les règles, avec un permis délivré par la commission du guichet unique dirigée à l’époque par « B.R ». Il a expliqué que la plaignante avait modifié illégalement la structure de la bâtisse, provoquant des problèmes de stabilité.
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De son côté, Kamel Chikhi a déclaré avoir acquis le terrain jouxtant celui de la plaignante et obtenu un permis de démolition en bonne et due forme. Il a ajouté que la plaignante lui avait proposé de racheter sa propriété à un prix exagéré, tentant de bloquer son projet. Une médiation avait été initiée par le parquet, au cours de laquelle Chikhi avait accepté de couvrir ses frais de relogement pendant la durée des travaux. Toutefois, la plaignante avait exigé davantage, compliquant la résolution du conflit.
Cette affaire a mis en lumière des pratiques administratives douteuses et des conflits d’intérêts, soulevant des questions sur la transparence et l’équité dans la gestion des permis de construire en Algérie.