Après le retour fracassant de son père, le général à la retraite, Khaled Nezzar, voilà que Lotfi, son fils, fait lui aussi son comeback en Algérie. Ce retour intervient alors que le fils de l’ancien ministre de la Défense fait l’objet de poursuites judiciaires, et que de graves accusations pèsent sur lui.
Aujourd’hui, au tribunal de Sidi M’Hamed, le procureur de la république a requis à l’encontre de l’accusé Lotfi Nezzar, l’application de la loi. Le juge a toutefois décidé de repousser le verdict pour le 4 novembre prochain.
Lotfi Nezzar, sa femme, ainsi que trois autres mis en cause, sont accusés par la justice de blanchiment d’argent, de recel de fonds issus d’activité criminelle, de transfert illégal d’argent, ainsi que de faux et d’usage de faux.
Lotfi Nezzar est également poursuivi pour le délit d’obtention de documents officiels délivrés par des administrations publiques en soumettant de fausses déclarations et, enfin, pour abus de fonction.
Après le père, vers l’acquittement du fils ?
Le 9 octobre dernier, le tribunal de Sidi M’Hamed, dans la capitale Alger, a programmé le procès du fils du général Major à la retraite. Le procès de Lotfi Nezzar, vice-président du fournisseur de services Internet algérien Smart Link Communication, a eu finalement lieu aujourd’hui, jeudi 21 octobre, comme prévu.
Lotfi Nezzar, recherché par Interpol, s’est finalement présenté devant le tribunal de Sidi M’Hamed, vidant ainsi le mandat d’arrêt international lancé contre lui, sans passer une seule nuit en prison. Chose que son père avait déjà fait, en décembre 2020. Lotfi Nezzar s’est opposé notamment à sa condamnation.
Pour rappel, le 20 juillet dernier, le même tribunal avait condamné le fils du général à la retraite à 6 ans de prison ferme et à une amende de 2 millions de dinars, tout en lançant contre lui un mandat d’arrêt international. Outre cette sentence, Lotfi Nezzar a été également condamné par le tribunal militaire de Blida.
Lotfi Nezzar a également vidé le mandat d’arrêt international lancé contre lui par le tribunal de Blida. Ce dernier l’avait condamné, rappelons le, le 10 février 2020, à 20 ans de prison. Cette condamnation s’inscrit dans la même affaire où est poursuivi son père, le général à la retraite Khaled Nezzar, Saïd Bouteflika, le général Toufik, le général Tartag et Louisa Hanoune. Les chefs d’accusation étaient atteinte a l’”autorité militaire” et “complot contre l’autorité de l’État”’. Tous ces griefs ont été par la suite abandonnés.
Khaled Nezzar, sorti d’affaire ?
Pour rappel, le général à la retraite et ancien ministre de la Défense, Khaled Nezzar, a, lui aussi, vidé son mandat d’arrêt international en décembre dernier. Nezzar, le père, était condamné par contumace à 20 ans de réclusion criminelle par le tribunal militaire de Blida.
Le 11 décembre dernier, Khaled Nezzar rentre finalement en Algérie. Il a vidé le mandat d’arrêt international lancé contre lui, le 6 aout 2019, par le tribunal militaire de Blida, pour « complot » et « atteinte à l’ordre public ».
L’ancien ministre de la Défense au moment des événements d’octobre 1988, est rentré chez lui ensuite, et ce, au moment ou ses co-accusés, Bachir Tartag, et le général de corps d’armée à la retraite, Mohamed Medienne, le frère conseiller du président déchu, Saïd Bouteflika, ainsi que Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, croupissaient encore en prison, avant que les chefs d’accusation dans cette affaire ne soient tous abandonnés.
Alors que son fils se trouvait encore à l’étranger, les avocats de la défense de Nezzar affirmaient «que le dossier est vide de tous griefs avérés», et que l’accusé pouvait rentrer au pays.