Affaire Louiza Hanoune : La quatrième demande de liberté provisoire examinée demain

Affaire Louiza Hanoune : La quatrième demande de liberté provisoire examinée demain

Placée en détention provisoire depuis le 9 mai dernier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, sera, demain, devant le juge d’instruction du tribunal militaire de Blida, afin d’examiner la demande de sa libération provisoire introduite par ses avocats. Cette information a été confirmée, hier, par Boudjemâa Ghechir, avocat de la prévenue.

C’est la quatrième demande de mise en liberté provisoire introduite, après celles rejetées par le tribunal militaire en date du 20 mai, 19 juin et 15 juillet derniers. La SG du PT a été placée en détention le lendemain de sa convocation comme témoin, par le tribunal militaire de Blida, dans l’affaire impliquant Saïd Bouteflika, frère de l’ex-président de la République, et des deux généraux, Mohamed Mediène alias Toufik et Bachir Tartag, poursuivis pour «complôt contre l’autorité de l’État et l’Armée».

En ce qui concerne les charges retenues contre elle, son avocat, Me Mokrane Aït-Larbi, a fait savoir que la première porte sur «complôt dans le but de porter atteinte au commandant d’une compagnie militaire», puni par l’article 284 du code militaire de 5 à 10 ans de réclusion criminelle. La seconde inculpation concerne «le complôt pour changer le régime», puni par l’article 77 du code pénal à la peine capitale. Il est utile de rappeler que Louisa Hanoune a reconnu avoir pris part à une «réunion consultative» avec Saïd Bouteflika en présence du général Toufik, mais elle a nié toute implication dans le «complôt» dont ces derniers sont accusés. C’est ce qui a été «révélé», lors du début de cette affaire, par l’autre avocat de son collectif, à savoir, Me Rachid Khane.

Celui-ci avait précisé, à travers sa page Facebook, qu’une rencontre «d’une heure environ» entre Louisa Hanoune, Saïd Bouteflika et le général Mohamed Mediène a effectivement eu lieu à la résidence officielle «Dar El-Afia» d’Alger, en date du 27 mars dernier. Soit, une semaine avant la démission d’Abdelaziz Bouteflika. Selon Me Khane, cette «réunion consultative» avait pour objectif, selon sa cliente, de «donner son avis sur la situation politique et elle pensait que cette rencontre était officielle avec l’accord de la présidence de la République».

L’avocat avait également affirmé que Louisa Hanoune a participé à cette rencontre pour «accomplir son devoir en tant que cheffe d’un parti agréé» et «députée» autorisée par la Constitution à «représenter le peuple devant les Instances officielles». Avant-hier, l’avocat de la concernée, Maître Boudjemâa Ghechir a affirmé que l’instruction du dossier, dans cette affaire, risque de durer encore des mois en raison de l’apparition de nouveaux prévenus. «Le dossier est à la cours d’instruction parce qu’il y a de nouveaux prévenus, après le lancement, par le tribunal militaire de Blida, des mandats d’arrêt contre le général en retraite Khaled Nezzar, son fils et Farid Benhamdine, directeur d’une entreprise pharmaceutique», a déclaré Me Ghechir au site d’information TSA.

La Radio algérienne a annoncé, au début du mois d’août, que le juge d’instruction du tribunal militaire de Blida «a clôturé son enquête» dans cette affaire, précisant que le procès débutera «dans les prochaines semaines», avant que les avocats ne s’expriment pour démentir cette information. Dans tous les cas de figures, cette demande de libération provisoire intervient peu de temps après la déclaration du DG de l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion, Mokhtar Felioune, assurant que la secrétaire générale du Parti des travailleurs, «jouit de tous ses droits pour une prise en charge médicale conforme aux lois et réglementations en vigueur, au même titre que tous les détenus».

Lamia Boufassa