Affaire Merah: la justice ordonne la libération d’un des trois détenus

Affaire Merah: la justice ordonne la libération d’un des trois détenus

Les juges parisiens ont ordonné lundi la remise en liberté de Mohamed Mounir Meskine, l’un des trois hommes mis en examen et jusqu’alors écroué dans le cadre de l’enquête sur les complicités dont a pu bénéficier Mohamed Merah, a annoncé à l’AFP son avocat, Me Eric Plouvier.

Soupçonné par les juges d’avoir participé au vol du scooter utilisé par Mohamed Merah lors de ses crimes en mars 2012, M. Meskine avait été écroué le 18 mai. « On a enfin commencé à écouter Mohamed Meskine, qui clame son innocence », s’est réjoui son avocat.

Mohamed Meskine, 25 ans, a été mis en examen pour vol en réunion en lien avec une entreprise terroriste et participation à une association de malfaiteurs terroriste.

Les enquêteurs le soupçonnent d’avoir été en compagnie des frères Merah pendant la journée du 6 mars 2012 et d’avoir pu prendre part ce jour-là au vol du scooter, dont Mohamed Merah s’est servi pour perpétrer ses tueries.

Une commerçante affirme par ailleurs qu’il était présent lors de l’achat d’un blouson de motard que portait Mohamed Merah lors des tueries de Toulouse et Montauban.

De source proche du dossier, on indique qu’une confrontation est prévue début octobre entre M. Meskine et cette commerçante. Une reconstitution du vol du scooter doit également avoir lieu. M. Meskine, qui devait sortir de prison une fois les démarches administratives effectuées, nie avoir pris part à ce vol.

« Le problème, c?est qu?on ne retenait contre lui qu?un vol de scooter et encore, ce vol de scooter ne repose que sur des présomptions très fragiles, voire inexistantes », a déclaré Me Plouvier à l’AFP.

« La liberté retrouvée est la conséquence normale, mais très tardive, de cette indigence de preuve », a-t-il ajouté.

Outre M. Meskine, deux personnes ont été mises en examen dans cette enquête instruite à Paris: le frère aîné du tueur au scooter, Abdelkader Merah, 30 ans, et Fetha Malki, 30 ans.

Le premier avait été arrêté au moment où débutait le siège de l’appartement toulousain où s’était retranché son frère cadet, qui y est mort le 22 mars. Abdelkader Merah nie avoir pris part ou avoir eu connaissance des projets criminels de son frère.

C’est au nom du jihad que Mohamed Merah a commis les assassinats de trois militaires, puis de trois enfants et d’un enseignant juifs à Toulouse et Montauban du 11 au 19 mars 2012.

Fetha Malki est soupçonné d’avoir fourni une partie de son armement à Merah.