S’est ouvert hier le procès de l’une des affaires qui ont éclaboussé le règne du président déchu, Abdelaziz Bouteflika. Corruption, violation de la loi, règlement pour la distribution d’indus avantages et trafic d’influence. Ce sont des accusations qui ont mouillé Mansour Metidji, l’accusé principal, sa famille, mais aussi, plusieurs hauts responsables de l’état.
L’homme d’affaires, Hocine Mansour Metidji, propriétaire de la Holding familiale spécialisée essentiellement dans les minoteries et la production de pâtes alimentaires, a été interrogé, hier, par le juge du pôle spécialisé du tribunal de Sidi M’hamed.
Le Groupe, qui a pu acheter et rénover deux minoteries publiques, l’une à Sig (les Moulins de Chorfa, à Mascara) et une autre à Tiaret (les Moulins de Dahra), quand la politique du gouvernement voulait privatiser des entreprises publiques, fait aujourd’hui face à diverses accusations.
Un privé qui veut les privilèges de l’étatique
Mansour Metidji a confié qu’il a acheté les minoteries, jadis étatiques, de EPE ERIAD SBA, alors qu’elles n’étaient qu’un tas de ferraille, et que ça a lui a couté plus de 8.000 milliards de dinars pour les rénover et les remettre en état de marche. Tout cela a été fait, selon l’homme d’affaire, afin de réaliser l’autosuffisance alimentaire du pays.
Cependant, il y a un hic. Metidji affirme que le contrat qu’il a signé avant de mettre ses 8.000 milliards sur le tapis, incluait de garder les privilèges que l’État accordait aux entreprises publiques, à savoir utiliser 100% de blé subventionné par l’État.
« Monsieur le Président, après avoir fait ce gros investissement, j’ai été surpris de voire mes parts réduites….au motif que l’usine était devenue privée », déplore l’accusé. Il ajoute que « dans le cadre de son achat, il a mené une étude technico-commerciale partant du principe que ces moulins bénéficient de 100 % des parts ».
La fille du principal accusé, elle-même mise en cause dans une autre affaire concernant un terrain, a également été interrogée par le juge. Elle assure que ce lopin de terre situé à Cheraga, était destiné à bâtir un laboratoire de recherches sur l’immunité. Un labo qui aurait pu faire la différence aujourd’hui en Algérie, face à la crise sanitaire du coronavirus, lâche la mise en cause, selon ses déclarations rapportées par le journal arabophone Echourouk.