Ali Haddad s’est exprimé hier lors d’une conférence de presse tenue à Alger sur les projets du FCE en se montrant optimiste et déterminé à relever le défi de la diversification. «Ce que disent les salonnards ne m’intéresse pas», affirme-t-il.
En effet, le président du Forum, entouré des membres du FCE, a évoqué hier, en marge de la 4e édition de la Journée de l’entreprise algérienne, plusieurs questions d’actualité. S’exprimant sur la perspective d’ouverture des secteurs de l’énergie et de la défense nationale aux opérateurs algériens, Ali Haddad avance même des chiffres qui illustrent l’évolution du dossier.
D’abord, il dira que l’investissement privé dans le secteur de la défense n’est plus un «tabou». Dans ce domaine, le FCE a relevé que 15 à 20% du budget d’équipement de la Défense nationale sont consacrés à l’armement et presque 80% à l’habillement, aux chaussures et véhicules. Ces derniers sont aujourd’hui à la portée de l’industriel algérien, a-t-il estimé. Dans le domaine de l’énergie, Ali Haddad est revenu sur sa rencontre avec le ministre de l’Energie, Salah Khebri, tenue lundi au siège du ministère. «C’est la première fois que nous avons entendu le ministre de l’Energie exprimer son engagement à impliquer le secteur privé dans l’investissement dans toutes sortes d’activités du secteur. Le FCE a été même invité à faire des investissements dans de grands projets de pétrochimie, de raffinage et même d’exploration», souligne le président du FCE, rappelant que les responsables du gouvernement sont «très ouverts et ont senti le besoin de soutenir les industriels algériens».
Et d’ajouter : «Ils (responsables) se sont passé le mot d’ordre que pour le développement de l’économie algérienne, l’entreprise privée est plus que nécessaire». Le secteur énergétique a besoin, selon Haddad, de la contribution du privé national, d’autant plus que l’importation de pièces de rechange dans ce domaine représente plus de 4 milliards de dollars. «C’est énorme. On peut fabriquer ces pièces en Algérie. Il suffit de soutenir, d’encourager et de mettre à la disposition des opérateurs le terrain industriel en premier lieu. L’Algérien est capable de relever le défi», appuie-t-il. La loi 51/49% ne constitue pas, estime-t-il, un obstacle. «Nous devons la respecter», précise-t-il.
Quant à la situation économique globale du pays, le président du Forum ne développe pas un discours pessimiste. «Les industriels algériens sont en train de réaliser d’énormes investissements. Des investissements qui seront fructifiés dans les années à venir. L’Algérie recueillera les résultats au plus tard en 2017 ou 2018», assure-t-il, citant le cas du ciment. «On compte devenir exportateur de ciment en 2018 et 2019. Depuis l’Indépendance, l’Algérie a toujours importé ce produit. Cela est le résultat de beaucoup d’investissements. Il y aura des secteurs qui suivront», annonce-t-il.
«Le FCE a changé»
Répondant à une question sur l’absence du patron du groupe Cevital, Issad Rebrab, aux rencontres du FCE, Ali Haddad dira, sans le nommer : «Nous sommes au service d’un ensemble et nous réagissons comme un ensemble. Nous soutenons les idées de la majorité. Bienvenue à tout le monde. Et celui qui n’est pas venu aujourd’hui est toujours le bienvenu».
Pour Haddad, le FCE a «changé» et a «évolué». Et comme preuves, il cite le nombre de nouvelles adhésions, depuis son élection, qui a atteint les 800, et le chiffre d’affaires de l’ensemble des membres de l’organisation représente 35 milliards de dollars, employant plus de 350 000 salariés, alors qu’il y a plus d’une année, le FCE pesait 20 milliards de dollars et comptait 250 000 employés. Jil FCE a connu également une dynamique enregistrant, depuis son lancement il y a deux mois, l’adhésion de 200 jeunes entrepreneurs.
Au sujet de la demande d’audience adressée au chef de l’Etat par les 19 personnalités et les critiques émises à l’encontre du FCE, Ali Haddad, tout en soulignant que «cela n’est pas un évènement», répond en ces termes : «Je vais continuer à travailler, même si on casse des œufs sur mon dos. Pour l’Algérie, je le ferai aujourd’hui et pour longtemps. L’essentiel, l’Algérie vaincra.»
F. B.