Affaire Saïd Bouteflika, Tartag et Toufik : D’autres personnalités dans le viseur ?

Affaire Saïd Bouteflika, Tartag et Toufik : D’autres personnalités dans le viseur ?

Lors de la mise sous mandat de dépôt de Saïd Bouteflika et des généraux Tartag et Toufik, le communiqué du parquet militaire de Blida a laissé entendre que d’autres personnes pourraient être concernées par des poursuites dans le cadre de la même enquête.
Sans citer de nom, le communiqué du procureur militaire a précisé que des poursuites vont être étendues à l’encontre “de toute personne dont l’implication est établie par l’enquête, pour les chefs d’inculpation d’‘atteinte à l’autorité de l’armée et complot contre l’autorité de l’État’”. Cette annonce prédit donc que de nouvelles personnes devraient être poursuivies pour les mêmes raisons que celles qui ont conduit à l’arrestation des trois personnalités considérées comme intouchables, il y a quelques semaines seulement.

La question est donc désormais de savoir si d’autres personnes sont directement concernées par les activités “complotistes” du frère de l’ancien chef de l’État et des deux anciens chefs des services secrets. La question mérite d’être posée, d’autant que le communiqué du procureur militaire évoque cette possibilité. En l’absence d’indications précises, il faut remonter dans le temps pour tenter de déceler des indices.
Dans son discours du 30 mars dernier, le général Ahmed Gaïd Salah évoquait une réunion qui visait à “discréditer le travail” de l’armée et de son commandement. Il avait promis de “donner des noms au moment opportun”.

Des fuites distillées dans certains médias évoquaient une réunion que tenaient d’anciens officiers de l’armée autour de l’ancien chef de l’État Liamine Zeroual. Ce dernier finira par confirmer une seule rencontre ; avec le général Toufik, l’ancien président admet avoir discuté d’une solution de sortie de crise qui consisterait à le désigner président par intérim. Il a dit avoir refusé l’offre qui émanerait de Saïd Bouteflika. Dans un autre discours, le chef d’état-major de l’ANP avait cité nommément le général Toufik, accusé d’être derrière des activités qui viseraient à discréditer l’ANP.

Ahmed Gaïd Salah avait même lancé un “dernier avertissement” à l’ancien homme fort des services secrets. Il a fini par mettre ses menaces à exécution. Mais en dehors des trois arrestations, aucune autre personne n’est citée. À ce détail près que l’ancien ministre de la Défense nationale, Khaled Nezzar, a publié récemment un témoignage où il raconte avoir échangé, au téléphone, avec Saïd Bouteflika qui lui aurait suggéré de destituer le chef de l’armée. Le témoignage de Khaled Nezzar semble avoir été déterminant pour la suite des événements.

Ali boukhlef