Suite aux déclarations du jeune adolescent de 15 ans Saïd Chetouane sur des « attouchements sexuels » qu’il aurait subi lors de son interpellation hier samedi à Alger, les appels à une enquête « impartiale et indépendante » commencent à surgir.
Des vidéos postées, dans la soirée de samedi à dimanche, par des activistes du Hirak montrant l’enfant dans un état psychologique visiblement très perturbé, ne pouvant même pas articuler du fait de la crise des sanglots, ont vite fait le tour de la toile suscitant à la fois indignations et solidarité.
« Après mon interpellation, ils ont commencé à toucher mes parties intimes avant que je sois embarqué dans le fourgon de police », a témoigné Said Chetouane en larmes. À noter que le jeune Saïd Chetouane avait été interpellé hier à Alger, aux côtés de plusieurs autres manifestants, lors d’une tentative de marche de plusieurs dizaines de citoyens.
Ce dimanche 4 avril 2021, c’est Amnesty International qui a régi en demandant l’ouverture d’une « enquête impartiale et indépendante sur les allégations de violence sexuelle dont aurait été victime le mineur Saïd Chetouane dans un commissariat de police à Alger, le 3 avril 2021, suite à son arrestation après une manifestation pacifique ».
Dans son communiqué, Amnesty International Algérie a souligné que « les conclusions de cette enquête doivent être rendues publiques dans les plus brefs délais et les responsables présumés traduits en justice dans le cadre d’un procès équitable ».
« L’autosaisine et l’ouverture d’une enquête est une obligation du parquet »
L’organisation a également tenu à préciser que « l’Algérie a ratifié la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants », rappelant à l’occasion que l’article 39 de la Constitution stipule que « la torture, les traitements cruels, inhumains ou dégradants ainsi que la traite des personnes sont réprimés par la loi ».
La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) a réagi dans la soirée d’hier samedi sur cette affaire en demandant également l’ouverture d’une enquête.
« L’autosaisine et l’ouverture d’une enquête et d’une information judiciaire dès qu’il y a allégations de TORTURES, est une obligation du parquet. La Torture est une violation grave de la dignité humaine et des droits humains, elle est interdite et punie par la loi », rappelle encore la LADDH.