Affaire Sansal : le Parlement européen s’en mêle, l’Algérie répond

Affaire Sansal : le Parlement européen s’en mêle, l’Algérie répond

L’Algérie a enfin rompu son silence face à l’affaire Boualem Sansal. Ce dernier a été arrêté le 16 novembre 2024 à l’aéroport Houari Boumedienne d’Alger, et fait l’objet de graves accusations par la justice algérienne. Cependant, depuis l’annonce de son arrestation, de nombreuses figures médiatiques et politiques françaises ont tenté de s’ingérer dans cette affaire, appelant avec insistance à sa libération.

De plus, les critiques sur l’Algérie n’ont pas tardé à trouver un écho parmi les élus français du Parlement européen. L‘Algérie a donc décidé de réagir. Le président du Conseil populaire national, Ibrahim Boughali, a répondu fermement. Affirmant que l’Algérie gère ses questions de sécurité et de justice de manière souveraine.

Rappelons que l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal intervient après plusieurs déclarations publiques controversées. Où il a affirmé que certaines régions de l’Algérie, notamment dans l’ouest du pays, « appartiennent historiquement au Maroc », remettant ainsi en question l’intégrité territoriale du pays.

La France continue de s’ingérer dans les affaires internes de l’Algérie

Selon le Code pénal algérien, les déclarations de Boualem Sansal sont considérés comme une atteinte à l’unité nationale, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Algérie. Comme le stipule l’article 79 : « quiconque, hors les cas prévus aux articles 77 et 78, a entrepris, par quelque moyen que ce soit, de porter atteinte à l’intégrité du territoire national, est puni d’un emprisonnement d’une durée d’un (1) à dix (10) ans et d’une amende de 3 000  DA à 70.000 DA. Il peut en outre être privé des droits visés à l’article 14 du présent code ».

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En effet, la question de l’arrestation de Sansal, un écrivain qui a fait parler de lui en France pour ses prises de position provocatrices sur des sujets sociaux et historiques algériens, a alimenté une très grande campagne médiatique.

Cette affaire a donc suscité plusieurs réactions, tant en Algérie qu’à l’étranger. Notamment en France, où plusieurs figures politiques se sont exprimées. Dont le Président de la République française, Emmanuel Macron. Et le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, qui a affirmé que « la France travaille discrètement pour libérer Sansal ». Des figures médiatiques telles que BHL (Bernard-Henri Lévy) ont également profité de l’élan. Qualifiant cette situation d’« attaque contre la liberté d’expression ».

Arrestation de Boualem Sansal : le Parlement européen rejoint le chorus de critiques

Outre ces discours intempestifs, la question de l’arrestation de Boualem Sansal a été soulevée lors de la récente session du Parlement européen. Où des députés ont tenté, une fois de plus, de s’immiscer dans cette affaire. Marion Maréchal, ancienne figure du Front National et héritière de la pensée d’extrême droite en France, s’est attaquée frontalement à l’Algérie. Qualifiant la prise de position des autorités algériennes comme une « haine envers la France ». Tout en évoquant de manière provocatrice que la France est prête à « libérer les 3500 criminels algériens détenus dans les prisons françaises en échange de l’innocent Boualem Sansal ».

François-Xavier Bellamy, une autre figure de la droite européenne, a également pris la parole lors du Parlement, qualifiant le système algérien de « dictatorial ». Avec une tonalité visant à établir une comparaison entre l’Algérie et d’autres régimes jugés « autoritaires ». Avec, en filigrane, une tentative de remettre en question les fondements de la politique judiciaire algérienne.

@marion_marechal Il y a 3500 vrais délinquants et criminels algériens dans les prisons françaises. Je propose de les échanger contre l’innocent Boualem Sansal. __ #boualemsansal #algerie #europe ♬ Trollge Phonk (Slowed) – AMOGUS & KYÖ$TIMANE & BXRSXRK

Affaire Boualem Sansal : la réponse de l’Algérie

En réaction à l’ingérence flagrante de la sphère politique française, en particulier du Parlement européen. Qui ont fait de cette affaire un terrain d’attaque à l’Algérie. Ibrahim Boughali a répondu fermement. Il a affirmé qu’il s’agit d’une « tentative de diversion ». Visant à détourner l’attention des réelles violations des droits de l’Homme qui se produisent dans d’autres parties du monde, notamment à Gaza.

De plus, il a interrogé l’« état de crédibilité » des voix qui s’étaient élevées contre l’Algérie. Remettant en question l’engagement de ces acteurs politiques européens en matière de respect des droits de l’Homme. En comparaison avec leurs pratiques et idéologies. Mettant ainsi en lumière les incohérences dans les critiques de l’Algérie.

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Par ailleurs, le président du Conseil populaire national, Ibrahim Boughali, n’a pas manqué de souligner que les tentatives d’ingérence dans les affaires internes de l’Algérie ne servaient qu’à occulter les « abus » des causes qu’ils préfèrent ignorer. En outre, Boughali a salué le rôle de la justice algérienne. Affirmant qu’elle continuerait de préserver l’ordre et la stabilité du pays, et à préserver les droits et les libertés.

Fateh Boutbig, le président du groupe parlementaire du front El-Moustakbal a aussi exprimé son indignation face aux attaques contre l’Algérie. Il a souligné que : « cette agression médiatique n’était pas nouvelle. Elle est plutôt l’extension de politiques coloniales anciennes qui n’ont toujours pas accepté que l’Algérie ait retrouvé sa pleine souveraineté après l’indépendance ».

En somme, par la voix de ses responsables, l’Algérie souligne qu’elle maintient son cap. Et rappelle au monde qu’elle entend bien gérer ses affaires intérieures sans interférences extérieures.