L’ex-Président du Conseil constitutionnel et néanmoins ex-ministre des Affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui se dit » profondément blessé » par les révélations faites à propos de son neveu Farid impliqué dans de grandes affaires de corruption. Le diplomate est d’autant plus outré et » attenté dans son honneur » que son nom soit répercuté parmi de scabreuses affaires de pots-de-vin par son simple lien de parenté avec le mis en cause.
» Je vois dans ce rappel incessant comme une intention malveillante d’introduire le doute sur ma probité, pratique qui me paraît attentatoire à mon honneur et qui me blesse profondément « , a affirmé Mohamed Bedjaoui hier, dans un entretien qu’il a accordé à un quotidien national. Prenant sa défense, il a expliqué qu’il » n’a jamais ni présenté ni introduit mon neveu à quiconque de Sonatrach ou du ministère de l’Energie « , pour dire qu’il n’a jamais usé de son influence, après avoir quitté ses fonctions officielles à Alger. Déplorant tout de même, » le climat délétère qui semble malheureusement s’être installé (…) ainsi que l’avalanche d’affaires qui gangrènent la santé financière de l’Etat « , l’ex-diplomate algérien craint que sa personnalité soit impliquée dans un » un piège fait de supputations politiques « . » Il y a, certes, une ombre au tableau à l’heure d’Internet. Certains, chez nous, s’acharnent à salir ce qui reste encore propre. Cela me cause aujourd’hui un tort immense « , a-t-il insinué sans amples détails, priant dans ce sens, avec insistance « notre presse d’éviter de tomber dans les jeux obscurs de la politique politicienne, au détriment de la transparence, dans les affaires qui préoccupent à juste titre nos concitoyens ». Plus virulent en réaction aux diatribes de presse retraçant sans cesse son nom dabs, ces affaires de corruption qui ébranlent Sonatrach et les compagnies pétrolières étrangères, Bedjaoui a exhorté les médias nationaux à faire preuve d’éthique professionnelle. » Insinuer, par divers artifices, qu’il puisse y avoir entente secrète entre parents en vue de causer préjudice à l’Etat, ne peut que blesser profondément tout homme innocent et particulièrement serviteur de l’Etat « , a-t-il encore ajouté en guise d’indignation. Et pour s’en laver, définitivement les mains, et prouver une fois de plus sa probité, Mohamed Bedjaoui a étalé dans la même interview, ses revenus qui lui permettent de » mener correctement » le reste de ses jours. » Mon capital est qu’à 83 ans ; j’ai, semble-t-il encore, l’œil vert et la pensée claire « , a-t-il renchéri, étalant ses deux pensions de retraite de La Haye et d’Algérie, en plus des honoraires perçus en contrepartie de ses fonctions de consultant international, et de ses multiples ouvrages personnels. Sur un autre chapitre, l’ex-président du Conseil constitutionnel s’est montré évasif sur son soutien ou pas d’un quatrième mandat présidentiel pour Abdelaziz Bouteflika, se contentant de renvoyer au peuple algérien de « redéfinir sa propre conception d’une démocratie moderne ». Il s’est dit toutefois, confiant quant à l’avenir de l’Algérie, rappelant pour cela, l’émouvante cérémonie de la levée des couleurs nationales devant le building des Nations Unies un certain 6 octobre 1962.
Par M. Ait Chabane