Après la défaite de l’équipe d’Algérie face à la sélection camerounaise à Blida, un constat prime chez l’opinion publique en Algérie : les hommes de Djamel Belmadi ont été victimes d’erreurs d’arbitrage. Les choix de l’arbitre Gambien, Bakary Gassama, se sont avérés périlleux pour les coéquipiers de Riyad Mahrez.
Des décisions qui n’ont pas laissé l’ensemble des facteurs sportifs en Algérie sans réponse. Très attendu, la fédération algérienne de football a déposé un recours auprès de FIFA pour contester les décisions arbitrales qui ont souvent pris la forme de l’arbitraire.
En dépit du chaos qui règne dans les couloirs de la bâtisse de Dely Brahim, siège de la fédération algérienne de football, le ministère de la Jeunesse et des sports refuse de prendre part à l’engouement autour du recours déposé par les services de l’instance fédérale malgré l’absence d’un président qui pourrait être un poids supplémentaire dans une éventuelle issue favorable de la plainte algérienne.
Selon des spécialistes, le ministère des Sports pourrait incarner ce contrepoids et être capable de formuler les bons arguments pour espérer revenir de Zurich avec une réponse qui porte justice aux hommes de Belmadi. Mais, l’instance de Sebgag fait la sourde oreille à ces voix qui commencent à être de plus en plus nombreuses. Un silence qui pourrait s’expliquer par la crainte de déclencher le pire.
En effet, les lois de la fédération internationale de football sont davantage rigoureuses avec l’ingérence de la politique dans le sport le plus populaire au monde. Une éventuelle intervention ministérielle pourrait coûter cher au football algérien. La plus haute instance footballistique dans le globe ne tolère aucune décision dictée ouvertement par un facteur extra-federal. Cette restriction est souvent rappelée aux fédérations de football, c’est le cas de la fédération française du football ou encore son homologue espagnole.
En 2010, le fiasco de l’équipe de France lors de la coupe du monde a laissé entendre une ingérence politique dans les sphères du ballon rond. C’est ce qui a suscité l’attention de la FIFA, qui, déclarait par le biais de son secrétaire général d’époque, Jérôme Valcke, « Si on considère qu’il y a ingérence politique, on réagira, comme on le ferait dans n’importe quel pays du monde » dit-il. Les champions du monde 2010, l’équipe d’Espagne, s’en sont sorti indemnes d’une affaire pareille et qui risquait de les faire éjecter de la course à la coupe du monde en 2018. En guise de réponse, la FIFA avait indiqué que « Toutes les fédérations membres doivent administrer leurs affaires de manière indépendante » explique le communiqué de l’instance internationale.
L’ingérence politique, une arme à bannir
Si la question de l’ingérence des politiques dans le milieu du football ne s’est pas posée ouvertement en Algérie, cette manière de gouvernance est devenue presque la norme en terre africaine. C’est le cas de la sélection gabonaise en 2019. Cette dernière a été dissoute par le ministre des Sports gabonais de l’époque Bilie By-Nze. Ou encore le cas de la fédération malienne qui a été suspendue de toute compétition suite la décision du ministère malien, Fatoumata Guindo, de dissoudre le comité exécutif de la fédération de son pays.
Des exemples qui illustre la gravité de toute ingérence politique dans les affaires du football. La fédération algérienne de football doit compter sur de solides alibis pour défier les décisions de l’arbitre Gassama. À noter que le verdict de la FIFA sera connu le 21 avril 2022.