Avec plus de 1 700 milliards de dinars, les transferts sociaux représentent près de 20% du budget de l’Etat durant l’année en cours, 2015.
A la faveur de la nette amélioration qu’ont connue les recettes pétrolières avant la dégringolade des cours du brut sur marché international en 2014, le gouvernement a adopté une politique des subventions et autres aides sociales qui ont atteint des niveaux jamais égalés dans le passé. Mais, avec le revers de la conjoncture actuelle, marquée par la basse de la fiscalité pétrolière, les transferts sociaux pèsent lourdement sur le budget de l’Etat.
Néanmoins, c’est l’affectation des fonds mobilisés pour les aides sociales qui demeure marquée par des inégalités en matière de choix des segments à financer. Si, selon le planning du ministère des Finances, plus de 20% du budget réservé aux transferts sociaux en 2015 sont affectés au secteur de l’habitat, soit près de 350 milliards de dinars destinés au financement des aides d’accès au logement.
Les attributions sous formes d’allocations familiales et le secteur de l’éducation, en revanche, sont les parents pauvres du secteur. Quelques 50 milliards de dinars seulement sont mobilisés pour les allocations et 100 milliards de dinars pour les aides au profit des élèves issus de familles démunies durant l’année en cours. En deuxième position après le logement viendra le secteur de la santé avec plus de 300 milliards dinars, suivi de près par les subventions de soutien des prix des produits alimentaires de large consommation auxquelles pas moins de 300 milliards de dinars sont également mobilisés, soit plus de 17% du budget total réservé aux transferts sociaux. Les principaux produits concernés sont le lait, le sucre, les huiles alimentaires, le pain et les semoules.
Les retraites viennent en 4ème position avec quelque 250 milliards de dinars suivies des allocations allouées aux moudjahidine et leurs ayant droits avec pas moins de 200 milliards de dinars, soit 5 fois plus que les allocations familiales et le double des aides destinées à l’éducation. Les aides destinées aux couches défavorisées et les populations handicapées ne viendront qu’au rang inférieur avec moins de 150 milliards de dinars. Avec une telle répartition, les inégalités ne sont pas moins apparentes.
Mourad Allal