Les restrictions budgétaires ne vont pas concerner les salaires.
Le Premier ministre Ahmed Ouyahia est appelé à manoeuvrer difficilement pour répondre à la feuille tracée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. C’est en soi une dure réalité qu’aucun ne saurait ignorer ou sous-estimer tant la conjoncture financière est des plus critiques et qui plus est risque de perdurer.
De ce fait, on devrait s’attendre à ce que l’Exécutif annonce des décisions «douloureuses mais nécessaires» juge le Premier ministre. Ce qui pourrait susciter une grande inquiétude chez les travailleurs, notamment ceux de la Fonction publique car se voyant visés en apprenant qu’une série de restrictions budgétaires est à la veille de l’entrée en application, voire «dans les salaires des employés». Une inquiétude qui n’a plus lieu d’être depuis que Ahmed Ouyahia a affirmé à vive voix: «Malgré les lourdes difficultés auxquelles fait face le pays, les salaires sont une ligne rouge à ne pas franchir.»
Mieux encore «le gouvernement veillera au respect des salaires et des acquis sociaux», a lancé le Premier ministre lors de son intervention à la dernière rencontre tripartite gouvernement-Ugta-patronat qu’il a présidée. Et de souligner dans ce même sens que le plan d’action du gouvernement ambitionne, de développer davantage le système de sécurité sociale et de retraite, qui est exposé, selon Ahmed Ouyahia, à une pression financière extrême.
Cela veut dire que les retraités n’ont pas à s’inquiéter. Et pour preuve: le gouvernement, tel qu’inscrit dans le plan d’action, travaillera notamment à l’élargissement de la base cotisante au système national de sécurité sociale, qui devra atteindra à terme, 3 millions d’affiliations, et cela par la mise en place d’assises juridiques et réglementaires intégrant notamment, les nouvelles formes de travail de l’économie numérique, les personnes actives dans le secteur de l’informel, les personnes actives non occupées, ainsi que les travailleurs du monde agricole. Cela dit, on peut déduire que le gouvernement ne veut aucunement réduire les salaires des fonctionnaires ou revoir à la baisse sa politique sociale.
En somme, l’Etat va continuer à honorer ses engagements envers les fonctionnaires. Chose que ne partagent pas certains courants de pensée arguant par là que l’Etat sera dans l’incapacité de régler les salaires des employés du secteur de la Fonction publique si les recettes pétrolières reculaient de 67 milliards actuellement à 27 milliards. Un scénario qui n’inquiète pas le gouvernement car selon Ahmed Ouyahia «l’Algérie dispose de tous les atouts » qui lui permettent d’envisager son avenir socio-économique avec sérénité »». Une approche que partagent les partenaires socio-économiques du gouvernement.
En effet, la Centrale syndicale et le patronat rejoignent le gouvernement en déclarant à l’unanimité, lors de la dernière tripartite: «L’Algérie dispose de tous les atouts » qui lui permettent d’envisager son avenir économique avec sérénité » et ce, en dépit de la délicatesse » du contexte, aussi bien sur le plan interne qu’externe.» En définitive, on peut avancer que le Premier ministre compte adopter une politique d’ajustement structurel, basée sur la réduction des dépenses publiques et les subventions afin de ne pas se retrouver contraint à terme de recourir à l’endettement extérieur, tout en se fixant des lignes à ne pas franchir, notamment celles concernant les salaires des travailleurs du secteur public et ceux des fonctionnaires. Chose ardue mais tout à fait indiquée.