L’attaque, revendiquée par les talibans, intervient alors que des discussions de paix sont en cours à Doha entre talibans et représentants américains.
Au moins une personne est morte et une cinquantaine d’écoliers ont été blessés par l’explosion lundi d’une voiture piégée, suivie de l’irruption d’assaillants armés dans un bâtiment du centre de Kaboul, une attaque revendiquée par les talibans. Les enfants, qui se trouvaient dans cinq écoles partiellement endommagées par la déflagration, ont été blessés par des éclats de verre, a annoncé le ministère de l’Éducation. Leurs jours ne sont pas en danger, a-t-il été précisé de même source. Le Dr Wahidullah Mayar, le porte-parole du ministère de la Santé, a de son côté fait état d’un bilan d’un mort et de 93 blessés. L’attaque, qui s’est produite dans le quartier de Puli Mahmood Khan, visait « un centre logistique et d’ingénierie du ministère de la Défense », a affirmé le porte-parole des talibans Zabiullah Mujahid dans un communiqué, ajoutant qu’« un grand nombre d’assaillants » avaient ensuite pénétré dans ce bâtiment. Elle intervient alors que des discussions de paix sont en cours depuis samedi à Doha entre talibans et représentants américains. Des hélicoptères survolaient la zone de l’explosion et des échanges de tirs étaient sporadiquement audibles. Une colonne de fumée s’élevait dans le ciel. «Les assaillants se trouvent près de la tour Gulbahar (qui abrite un centre commercial et des appartements, NDLR). La zone est bouclée », a indiqué à l’Agence France-Presse un porte-parole de la police, Firdaws Faramarz. « Il y a des habitations dans la zone de l’attentat, plusieurs personnes prises au piège ont été évacuées par les forces de sécurité », a-t-il dit.
L’attaque avait débuté par l’explosion d’une voiture piégée, selon un porte-parole du ministère de l’Intérieur, Nasrat Rahimi. « Puis plusieurs assaillants ont attaqué un bâtiment. La zone est bouclée par les forces spéciales de police », a-t-il indiqué. Zaher Usman, employé gouvernemental, se trouvait dans son bureau, situé à environ 150 mètres du lieu de l’explosion et a été légèrement blessé par des débris. « Lorsque j’ai ouvert les yeux, le bureau était rempli de fumée et de poussière et tout était détruit, mes collègues hurlaient », dit-il à l’Agence France-Presse. Le quartier visé abrite aussi les fédérations afghanes de football et de cricket, de même que des bâtiments militaires. «Une énorme explosion s’est produite près du portail de la fédération », a déclaré à l’Agence France-Presse un porte-parole de la Fédération de football, Shams Amini. «Certains de nos collègues sont à l’intérieur, nous entendons parler de blessés. Nous ne savons pas si des assaillants sont entrés dans le bâtiment », a-t-il ajouté. L’explosion s’est produite à proximité des locaux de la chaîne Shamshad TV, qui a brièvement cessé d’émettre avant de diffuser en direct des images de ses locaux, très endommagés.
Négociations à Doha
Cette nouvelle attaque intervient alors que les États-Unis et les talibans ont commencé samedi à Doha de nouvelles discussions visant à trouver une issue au conflit en Afghanistan, selon une source talibane. La reprise des pourparlers dans la capitale du Qatar avait déjà coïncidé avec une attaque lancée par les talibans qui a coûté la vie à au moins 25 membres de milices pro-gouvernementales en Afghanistan. Les discussions ont été entamées en septembre dernier et elles portent sur quatre points principaux : le retrait des troupes américaines, l’assurance que l’Afghanistan ne servira pas de refuge pour des groupes terroristes voulant attaquer d’autres pays, un dialogue inter-afghan et un cessez-le-feu permanent. En visite la semaine dernière à Kaboul, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo avait dit espérer un accord de paix avec les talibans « avant le 1er septembre ».