La justice sud-africaine a maintenu vendredi sa décision stipulant que le président Jacob Zuma devait être poursuivi pour corruption dans une affaire de méga contrat d’armement, refusant au parquet et au chef de l’Etat la possibilité de faire appel.
« La demande d’appel est rejetée. Nous avons réétudié notre jugement et nous avons conclu que l’appel n’avait pas de chance raisonnable d’aboutir », a indiqué le juge Aubrey Ledwaba.
Les près de 800 charges avaient été abandonnées en 2009, quelques semaines seulement avant l’élection de Jacob Zuma à la présidence. Mais fin avril, après une longue bataille judiciaire menée par l’opposition, la Haute Cour de Pretoria avait estimé que le parquet avait agi de façon « irrationnelle » en abandonnant ces accusations pour vice de forme.
Le tribunal avait indiqué que cette décision devait « être revue » et que Jacob Zuma « devrait être poursuivi pour ces chefs d’inculpation ». Le parquet et le président lui-même avaient décidé de faire appel de ce jugement. Le rejet de cet appel vendredi confirme la possibilité de rétablir les accusation contre Jacob Zuma.
Les 783 chefs d’inculpation de corruption sont liés à une énorme commande d’armement public de 4,8 milliards de dollars (4,3 milliards d’euros) conclue à la fin des années 90 par le gouvernement sud-africain avec plusieurs entreprises, dont le Français Thomson-CSF (devenu Thales), le Suédois Saab et le Britannique BAE Systems.
En décembre 2007, Jacob Zuma, alors chef du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), avait été inculpé de corruption, fraude fiscale et racket. Il était accusé d’avoir accepté des pots-de-vin de la part de fabricants d’armes internationaux, avant que les charges ne soient finalement abandonnées in extremis.
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Cette menace de nouvelles charges risque d’affaiblir un peu plus le chef de l’Etat, embourbé dans plusieurs scandales, à moins de deux mois d’élections municipales à hauts risques pour l’ANC.
La saga judiciaire pourrait néanmoins se poursuivre si le parquet ou le président décident de saisir la plus haute juridiction du pays, la Cour Constitutionnelle pour contester cette décision.