Durant la saison estivale, les agences de location de véhicules réalisent leurs plus importants chiffres d’affaires… grâce à la communauté algérienne installée à l’étranger. Pour le reste de l’année, ce sont les contrats avec les entreprises et les infrastructures hôtelières qui leur permettent de rester sur le marché.
Les agences de location révèlent que leurs clientèles se composent essentiellement d’émigrés et que leurs véhicules ne sont plus disponibles de juin à septembre. L’Association de protection et d’orientation des consommateurs et de l’environnement (Apoce) signale le manque de disponibilité des véhicules à louer durant la saison estivale, ainsi que la cherté des tarifs. « A 4.000 DA/jour, le tarif est trop élevé pour le client algérien. Trop cher aussi par rapport à l’état, parfois, médiocre, du véhicule. Mais pour l’émigré, c’est vraiment donné. Chez nous, la location des véhicules est destinée seulement à une certaine catégorie de personnes », note le président de l’Apoce, Mustapha Zebdi.
Le représentant d’une agence de location à Bougara indique, par ailleurs, que même en dehors de la saison estivale, il n’est pas très courant de louer des véhicules à des clients nationaux. « Nous espérons que la crise que traverse actuellement le marché de l’automobile incitera les Algériens à louer des véhicules plutôt que d’en acheter », confie-t-il. Les agences de location font aussi remarquer que la culture de location de véhicules n’est pas très développée chez nous. « Mais il faut dire aussi que les tarifs ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Louer un véhicule à 4.000 DA/jour, durant une semaine, pour un travailleur moyen lui coûtera plus de la moitié de son salaire. En plus d’une caution de 30.000 DA quand il s’agit d’une petite voiture et 40.000 DA quand il s’agit de véhicule de gabarit », explique le gérant d’une agence de location de véhicules aux environs d’Alger. C’est ainsi qu’en dehors de la saison estivale, les agences se rabattent sur les entreprises pour s’assurer des revenus confortables et tenir sur le marché. « Nous nous sommes spécialisés dans les longues durées.
Nous travaillons exclusivement avec des entreprises nationales et étrangères. Nous leur louons nos véhicules à 2.000 DA/jour pour une durée d’un à deux ans. Pus la durée est longue, plus les tarifs sont bas », expliquent les agences de location de voitures spécialisées dans les longues durées. D’après le président de l’Association nationale des commerçants et artisans algériens, Hadj Tahar Boulenouar, beaucoup d’agences de location de véhicules, qui ne font que dans la courte durée, ont fini par mettre la clé sous le paillasson. « Les agences, qui n’ont pas opté pour les entreprises, ont fini pas baisser le rideau. Non seulement il n’est pas aisé de trouver des clients, mais en plus, ces derniers ne prennent pas soin des véhicules. Ils endommagent des pièces ou bien les volent carrément et les font remplacer par des pièces vétustes. Il est difficile pour les agences de détecter les coupables et difficile aussi de réparer ce qui est endommagé », explique-t-il. Les cautions de 30.000 ou 40.000 Da que les clients doivent payer, d’après les agences, sont loin de suffire pour couvrir les frais des réparations, surtout que les pièces de rechange sont très coûteuses. Le président de l’Apoce a révélé dans ce registre qu’un bon nombre d’agences de location de véhicules n’ont pas droit à une assurance tous risques.