Face à la baisse du pouvoir d’achat, les Algériens sont de plus en plus nombreux à opter pour la facilité de paiement pour l’acquisition de certains produits, dont des appareils électroménagers, mais la tendance actuelle pour les petites bourses c’est la omra par « facilité ».
Depuis le 21 novembre dernier, et encore cette année, de nombreux fonctionnaires et retraités ont pu concrétiser leur rêve pour se rendre sur la terre sainte et cela grâce à des offres alléchantes destinées aux bourses modestes.
Désormais, il est possible d’aller à la Mecque à crédit grâce à de nombreuses agences de voyages qui proposent cette option. Parmi elles, l’agence Thoraya Travel, à Alger, mais aussi au niveau d’autres wilayas, à l’instar de Médéa et Bordj Bou Arréridj. « Nous avons été les premiers à lancer la formule du hadj et la omra par facilité de paiement et sans intérêt. Cela a beaucoup intéressé les fonctionnaires, surtout les enseignants qui partent même en famille durant les vacances scolaires », nous a déclaré une représentante de l’agence.
Pour la méthode du paiement à crédit, le client verse la moitié du prix de la omra, quant au reste c’est l’agence qui se chargera de faire des ponctions directement sur son compte CCP et cela grâce à une convention signée entre l’agence de voyage et Algérie Poste. « Le paiement à crédit se fait sur une durée de dix mois sans intérêts », a affirmé notre interlocutrice. Elle nous confie également que cette option connaît un franc succès auprès des petits budgets.
« Certains de nos clients nous ont même suggéré de nouvelles formules de omra. La dernière en date, à l’occasion des vacances scolaires afin que les «hadjis puissent visiter la Mecque avec leurs enfants. Nous tentons aussi de proposer des prix à la portée des citoyens aux revenus modestes et nous présentons des offres pour la omra à partir de 115 000 DA ».
De son côté, le responsable de l’agence Touba Tours a opté pour un autre mode de crédit et cela afin de garantir le paiement de la totalité de la somme de la part du client. «Chez nous, le client se doit d’abord de payer la moitié de la somme globale. Pour le reste, il est tenu de nous présenter six chèques libellés.
C’est une sorte de garantie pour notre agence », a-t-il déclaré. S’agissant du succès de la formule omra à crédit auprès des clients de son agence, le responsable nous a avoué que les Algériens redoutent toujours de s’engager dans un crédit en raison du taux d’intérêt présentés par certains, mais les personnes aux revenus modestes recourent au paiement par facilité.
« Les personnes aisées payent généralement cash et évitent les crédits même sans intérêts », affirme Ayache Salim, directeur de Touba Tours. Du point de vue religieux, et depuis l’apparition de cette formule de hadj et de omra par facilité, en 2012, les Algériens se sont montrés réticents quant au côté hallal de la chose, mais de nombreux imams ont émis des fatwas qui autorisent les musulmans à avoir recours à ce mode de paiement, à condition que le crédit soit sans intérêt.
Cependant, plusieurs personnes que nous avons rencontrées avouent ne pas faire entièrement confiance aux agences de voyage, que ce soit en matière de qualité de la prestation ou encore le côté hallal de la transaction. «Sachant que la plupart des agences de voyage ne cherchent qu’à réaliser le maximum de bénéfices, j’ai des doutes sur le crédit sans intérêt », nous confie Leïla.
Aussi, il faut noter que le hadj ou la omra à crédit coûtent plus cher que le voyage vers la terre sainte payé cash. Seul avantage, c’est le paiement par tranche. De plus en plus courante, cette méthode de paiement, qui a beaucoup fait parler d’elle à son lancement, permet à des milliers d’Algériens d’effectuer le pèlerinage malgré la crise.