Suite aux violentes agressions de neuf enseignantes dans leur logement de fonction à Bordj Badji Mokhtar, des centaines d’enseignants travaillant dans la région crient leur ras le bol et décident d’annoncer, mercredi dernier leur décision de se retirer collectivement d’une région dans laquelle règne l’insécurité depuis, selon eux, de nombreuses années, selon ce qu’a rapporté le quotidien Liberté.
Plus d’une dizaine de syndicats autonomes d’enseignants ont convoqué une réunion collective jeudi dernier qui a abouti à une marche de protestation afin de réclamer l’amélioration des conditions de travail des employés du secteur de l’éducation. Les grévistes ont prévu de se rassembler demain devant le siège de la wilaya d’Adrar afin de faire entendre leurs revendications.
Ces derniers déplorent la recrudescence d’agressions contre le corps enseignant à Bordj Badji Mokhtar, et ce, en moins de deux mois sans que de réelles mesures soient prises afin d’y mettre fin.
Retrait de 500 enseignants
D’après le communiqué que ces derniers ont rendu public et rapporté par le même journal, 500 enseignants, toutes paliers confondus, ont annoncé mercredi leur « retrait collectif » de la région où ils avaient organisé une marche lors de laquelle ils ont revendiqué leur droit à des conditions de travail saines.
Dans ce même communiqué les grévistes revendiquent « la prise en charge professionnelle et sociale, ainsi que le soutien psychologique en faveur des enseignantes agressées”. Les protestataires ont également interpellé le Chef de l’État sur l’urgence de créer « une loi spéciale pour protéger les travailleurs de l’éducation nationale” et ont demandé une commission ministérielle pour constater les difficultés auxquelles sont confrontés les enseignants à Bordj Badji-Mokhtar”.
Le membre de la commission éducation de l’APN Messaoud Amraoui, quant à lui a souligné la nécessité de publier « un décret criminalisant les agressions contre les hommes et les femmes de l’éducation qui sont devenus des cibles des ennemis de l’éducation ». Les syndicats d’enseignants exigent également « la mise en place d’un complexe de logements clôturé pour les travailleurs de l’éducation dans la région afin de pouvoir travailler ”.
Ajoutons à cela, que ce phénomène est loin d’être isolé. En effet, pas plus tard qu’aujourd’hui, deux enseignantes ont été agressées à l’arme blanche et cambriolées dans leur logement de fonction à Biskra.