Un investissement de 100 millions de dollars a été consacré au partenariat agricole entre les deux pays
Les Américains qui ont toujours une longueur d’avance sur tout le monde semblent voir en l’Algérie, un champ industriel vierge.
Entre les Etats-Unis et l’Algérie, ce n’est plus selement qu’une histoire d’hydrocarbures! En effet, la coopération économique avec l’Oncle SAM prend de plus en plus d’ampleur. Elle est diversifiée et touche des secteurs stratégiques mais qui ont été «oubliés» par les partenaires classiques.
L’agriculture est le parfait exemple de cette nouvelle page qui s’ouvre entre les deux pays. De grandes sociétés américaines ont commencé à investir dans l’agriculture, particulièrement dans la production de semences de pomme de terre, de lait et de viande bovine. Un investissement de 100 millions de dollars a été consacré au partenariat agricole entre les deux pays, a récemment révélé le président du Conseil d’affaires algéro-américain, Smaïn Chikhoune. Cette somme, précise-t-il, est destinée à la création de fermes laitières, de complexes d’engraissement de bovins pour la production de viande et au développement de semences de pomme de terre, un projet, indique-t-il, pour lequel une surface de 6000 hectares, à cheval sur les wilayas de Mostaganem et Mascara, a été retenue. Les Américains ont ainsi conclu plusieurs accords de partenariat dans le domaine agricole, sans parler de leur usine de montage de tracteurs Massey – Ferguson de Constantine. Mais c’est surtout dans le projet-phare qui doit donner des ailles aux relations algéro-americaines qu’est le pôle de biotechnologie de Sidi- Abdallah. Avec les Américains, l’Algérie ambitionne en effet de disposer à l’horizon 2020 d’un pôle de biotechnologie du même standing que ceux de Boston et Singapour. Il sera dédié à la recherche scientifique et médicale ainsi qu’à la production de produits pharmaceutiques. Ce mégaprojet, le 4ème du genre dans le monde, doit couvrir la zone Afrique du Nord et Moyen-Orient (Mena) en matière de fabrication et d’approvisionnement en médicaments issus de la biotechnologie.
Les prémices de la création de ce pôle commencent à se faire ressentir. Une délégation du groupe Américain Pharma, est arivée à Alger pour identifier les possibilités de partenariat dans les secteurs de la pharmacie et la production de médicaments destinés notamment au traitement du cancer et du diabète. Ces usines de médicaments seront les premiers pas vers ce pôle qui est considéré comme le rêve… algérien. Néanmoins, le médicament et l’agriculture ne sont pas les seuls secteurs qui intéressent les Américains. Une forte délégation d’opérateurs économiques algériens, dont feront partie des membres du Forum des chefs d’entreprise, est sur le point de se déplacer aux USA (Détroit), pour poursuivre des discussions «avancées» sur les possibilités de fabrication, en Algérie, de pièces détachées automobiles.
Une nouveauté qui ne fera que du bien au pays qui vient de se lancer dans le montage automobile et qui a besoin de ce genre d’usines pour passer à la fabrication ou du moins à l’intégration. En fait, les USA qui ont d’excellentes relations politiques avec notre pays veulent les diversifier sur le terrain afin de faire de notre pays leur fabrique. La preuve en est le troisième round du dialogue stratégique algéro-américain qui se déroulera dans le courant du premier trimestre de 2016 à Alger. Et pour montrer l’importance qu’il revêt, il sera agrémenté par la présence du secrétaire d’Etat, John Kerry!
A l’instar des autres pays du continent africain, l’Algérie est un terrain industriel vierge avec des ressources naturelles et humaines indéniables qui ne demandent qu’à être exploitées. Ce que les USA ont bien flairé… Il faut dire que le pays a des atouts à faire valoir. Il y a bien sûr toutes les ressources naturelles et énergétiques dont dispose le pays et qui ne sont plus à présenter. Il y a aussi la vastitude du territoire, mais surtout le trésor de la main-d’oeuvre abondante et à bon marché. En effet, au moment où les pays les plus développés tentent vainement d’enrayer le vieillissement de leur population, notre pays est constitué de 60% de jeunes.
La population active actuelle avoisine les 10 millions de personnes. Mais avec la réalité démographique actuelle elle doit doubler à l’horizon 2038, avoisinant les 22 millions. Ce «dividende démographique» fera de l’Algérie le lieu où l’on produira les biens destinés à la grande exportation. Et devenir ainsi l’atelier du monde… Ce que les Américains qui ont toujours une longueur d’avance sur tout le monde, semblent avoir déjà anticipé…