L’invité de la chaîne de télévision algérienne A3, M. Chelghoum, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche s’est volontiers prêté aux questions de la présentatrice, une heure durant.
A la question de savoir pourquoi 48% des terres cultivables sont demeurées en reste, le ministre répondit qu’il y a d’abord une partie qui doit rester en jachère, une pratique courante à travers tous les pays du monde et qui est également une pratique millénaire.
Quant à une autre catégorie de terre à même de produire, elle est le fait d’abandon de la part de certains de ses propriétaires tout en signalant qu’un règlement est prévu dans ce sens contre les absentéistes qui n’ont pas de justification convaincantes à donner. Un troisième cas de figure se pose au niveau de certaines E.A.C (Exploitation Agricoles Collectives) où l’on connaît le même problème.
Il suffit, soutiendra le ministre que sur 5 exploitants, une ou deux personnes créent un problème que l’exploitation en souffre. Il s’agit là de cas de problèmes nés entre associés pour lequel la justice aura à trancher.
Par ailleurs, le nord du pays compte 70% de bénéficiaires d’exploitation agricoles individuelles (E.A.I), les 30% restants sont constitués d’E.A.C.
Le ministre considère qu’il est nécessaire de regrouper les superficies dans l’intérêt général et ainsi la rentabilité ne serait que meilleure.
Il notera par ailleurs que, s’agissant de la production de blé au niveau des hauts plateaux, les résultats sont tributaires du stress hydrique qui assène parfois des coups durs à la récolte. Le pays compte 8,5 millions d’hectares de terre agricole et l’on est en passe d’atteindre 9 millions. Une telle superficie produit, outre le blé, des fruits et légumes. L’autosuffisance est atteinte pour ces derniers volets et le montant global des récoltes a atteint 30 milliards de dollars.
Il mettra par ailleurs l’accent sur la sollicitude à accorder aux fellahs et sur le confortement des coopératives pour faire barrière aux spéculateurs dans l’intérêt de tous et surtout pour le bien du consommateur. Il avancera également l’idée d’ouvrir les 170 fermes pilotes que compte le pays, au partenariat tant privé algérien qu’à l’adresse de partenaires étranger et ce, sur la base d’un cahier des charges précis. Pour les privés algériens, la part est de 34% s’agissant de partenaires étrangers la participation est 51/49.
A la question de savoir pourquoi on importe de la pomme, alors qu’elle est aisément disponible dans le pays, le ministre dira d’abord que l’Algérie produit 4,5 millions de quintaux alors que la même quantité est importée. Il promettra qu’à l’avenir, il sera mis en place une politique de protection de la production nationale qui interdira l’importation de fruits que le pays produit et cela « quelque soit le prix ». Au volet pêche et aquaculture, le ministre concédera qu’il y a un manque de 100.000 tonnes de poissons toutes espèces confondues du fait que la mer Méditerranée n’en produit pas suffisamment.
D’où l’encouragement de la pêche en eaux douce et saumâtre. L’exemple d’un exploitant de crevettes à Ouargla et au niveau d’autres sites auxquels s’ajoute la pêche dans les barrages (carpe royale et carpe argentée) en sont un exemple à suivre auprès des exploitants. Avis aux exploitants.