«Des mégaprojets de partenariat agricole avec des étrangers d’une valeur d’investissements de 25 milliards dinars sont en cours de mise en œuvre au niveau des wilayas de Khenchela, Adrar, El-Bayadh et de Ghardaïa.» Telles sont les nouveautés annoncées par le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche.
M. Abdeslam Chelghoum, qui s’est exprimé récemment sur ce sujet, a fait savoir que ces projets concernent les filières céréalières et laitières, et qui vont bénéficier de lots de terrain dont la superficie dépasse 10.000 hectares par projet. «Il s’agit d’une nouvelle approche basée sur l’encouragement de la grande exploitation qui va permettre de réduire substantiellement la facture d’importation des produits stratégiques et d’accroître la production nationale», a-t-il précisé.
Le ministre a indiqué que son département a attribué une superficie de plus de 600.000 hectares pour la réalisation de projets structurants d’un montant de 600 milliards de DA. «Les résultats enregistrés jusque-là confortent la pertinence de notre démarche affichant une attribution totale de 638.000 ha, dont 86% (552.000 ha) à près de 1.500 investisseurs porteurs de projets structurants et intégrés dans les filières stratégiques, avec une valeur estimée à 600 milliards de DA», a affirmé M. Chelghoum.
Il a estimé, d’ailleurs, que «les principales mesures initiées par le secteur étaient à l’origine d’un impact certain sur la croissance des investissements agricoles, à travers les facilitations consenties aux exploitants et aux opérateurs dans le cadre de l’accès au foncier», tout en citant la mise en place des instruments réglementaires et cadres juridiques, et la création d’une cellule de facilitation et d’accompagnement des projets d’investissement. Une cellule créée dans l’objectif de faire aboutir des projets agricoles bien ciblés.
Aussi, «dans le cadre de la substitution des importations et de l’approvisionnement régulier du marché national en produits agricoles, le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche travaille sur le ciblage des subventions agricoles axées sur l’augmentation des productions, l’amélioration des rendements et la régulation des filières des produits alimentaires de base (blé, légumes secs, lait cru, pomme de terre, tomate industrielle, fourrages… )», a-t-il détaillé.
Une commission d’orientation et de développement agricole au niveau décentralisé
Le secteur, poursuit le ministre, encourage également la modernisation de l’agriculture, à travers la facilitation d’accès aux crédits bonifiés, pour encourager les investissements liés à l’acquisition d’équipements d’irrigation économiseurs d’eau, à la mécanisation des opérations culturales des cultures stratégiques (moissonneuses-batteuses, planteuses-récolteuses de pomme de terre et de tomate industrielle, ensileuses de fourrages…), ainsi qu’au développement des infrastructures de stockage, de conservation et de conditionnement. «Les efforts du secteur se polarisent sur l’amélioration de la production de ces deux produits pour réduire autant que possible leur importation», a-t-il affirmé.
Ces mesures, selon le premier responsable du secteur, visent l’accroissement de la superficie agricole utile estimée actuellement à 8,5 millions ha, et qui devrait passer à 9 millions ha à l’horizon 2019, avec comme impact la création d’emplois et l’émergence d’une nouvelle dynamique dans les filières stratégiques.
Concernant le secteur des forêts, le ministre a cité des opportunités d’investissement, comme la valorisation des produits forestiers ligneux (bois et liège), avec un potentiel de production à court et moyen termes d’environ 20.000 m3/an de bois et de 100.000 m3/an.
Il s’agit aussi de la valorisation des produits forestiers dans la production d’huiles essentielles destinées aux cosmétiques et à la pharmacie.
Pour ce qui est de l’octroi des terres agricoles au profit des projets d’investissements socio-économique, M. Chelghoum a indiqué que 20.000 ha de terres agricoles avaient été affectées à d’autres secteurs, pour la réalisation de 3.600 projets, sans compter d’autres superficies dédiées aux parcs industriels et à l’expansion de zones touristiques.
«Sans vouloir remettre en cause l’opportunité tout à fait légitime de ces projets, il n’en demeure pas moins que le retour à l’orthodoxie réglementaire basée sur le respect d’instruments d’urbanisme validés serait à même de créer cet équilibre tant espéré aussi bien par les autorités locales que par le secteur de l’agriculture», a souligné le ministre.
Le ministre a rappelé qu’une commission d’orientation du développement agricole au niveau décentralisé (wilaya) est mise place, pour renforcer les actions de facilitation et d’accompagnement au profit des porteurs de projets agricoles, afin d’accélérer la mise en place des investissements et de contribuer à l’encadrement et à l’orientation technique adéquats pour la concrétisation desdits projets.