La cochenille du cactus (Dactylopius opuntiae), ce minuscule parasite originaire d’Amérique, est en train de ravager silencieusement les champs en Afrique du Nord. En Algérie, où les figuiers de barbarie couvrent près de 60.000 hectares, ce parasite a fait son apparition en 2021 dans la région de Tlemcen, près de la frontière marocaine. Désormais, cet envahisseur ne laisse que peu de répit aux agriculteurs, et menace de s’étendre à tout le pays.
Amor Nouira, un agriculteur quinquagénaire de Chebika, en Tunisie, fait partie des victimes de la cochenille du cactus. Il a confié au média » Sciences et Avenir« , qu’il avait comme ambition de développer une production innovante en se tournant vers l’exportation de l’huile de figue de barbarie, un produit prisé sur les marchés internationaux pour ses propriétés anti-vieillissement. Déplorant : « Je voulais expérimenter cette production et chercher des consommateurs hors du pays, notamment pour l’huile de figue de barbarie. Maintenant, j’ai abandonné cette idée et même arrêté d’y penser « . En voyant un demi-hectare de ses figuiers ravagé par la parasite, il a dû abandonner son projet…
Cochenille du cactus : le parasite destructeur qui menace les figuiers de barbarie
Désormais, la crise dépasse le champ de Amor Nouira, et commence à s’étendre à plusieurs régions de la Tunisie, du Maroc et d’Algérie. En effet, la cochenille du cactus est apparue en Afrique du Nord pour la première fois en 2014 au Maroc. Qui avait mis un plan d’urgence en collaboration avec la FAO. Cependant, le parasite a continué de ravager les champs jusqu’en 2021. Où elle se manifeste en Tunisie, détruisant un tiers des plantations de figuiers de barbarie dans le pays, selon le ministère de l’Agriculture tunisien. Dans la même année, l’insecte a traversé la Tunisie et l’Algérie pour atteindre la frontière marocaine, à Tlemcen. Cette infestation, aggravée par des facteurs naturels comme le vent ou les déplacements du bétail. Risque d’envahir d’autres zones du territoire.
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En effet, bien que non autochtone, la figue de barbarie s’est adaptée aux conditions du changement climatique en Afrique du Nord, où les épisodes de sécheresse et de température élevée deviennent de plus en plus fréquents. En outre, ce fruit est très apprécié pour ses vertus cosmétiques, mais également comme un fruit aux multiples bienfaits. Il s’agit d’un puissant antioxydant, d’une source impressionnante de magnésium, d’un allié efficace contre la fatigue et le transit intestinal, et bien plus encore.
Quels sont les signes d’une infestation de cochenilles sur les figuiers de barbarie ?
Différents éléments permettent d’identifier si un figuier de barbarie a été infesté par la cochenille du cactus. Que voici :
- Apparition de taches blanches : la surface des raquettes est recouverte de taches blanches. Signes des excréments et des glandes du parasite ;
- Perte de couleur : les raquettes passent d’un vert vibrant à des teintes ternes, jaunâtres ou blanchâtres ;
- Ramollissement et dessèchement : les raquettes deviennent molles et commencent à se dessécher, jusqu’à se détacher de la plante ;
- Incapacité à produire des fruits : les fleurs et les fruits sont affectés, entraînant une réduction du rendement ;
De plus, en cas d’infestation sévère par ce redoutable parasite, la plante peut devenir inapte à survivre, donc, mourir.
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Pour faire face à la menace grandissante de la cochenille du cactus, les efforts commencent à s’organiser autour de la surveillance des zones frontalières et de l’élimination des plants contaminés. En parallèle, une méthode de lutte biologique suscite de l’espoir au Maroc : l’utilisation d’une coccinelle mexicaine, Hyperaspis trifurcata, prédatrice naturelle du parasite la cochenille du cactus.