ALGER – Le secteur des industries agroalimentaires (IAA), a connu une hausse de l’activité et de la demande en produits fabriqués, durant le 4ème trimestre 2018, selon les industriels, qui prévoient la poursuite de cette tendance haussière et de bonnes perspectives pour les effectifs et la trésorerie.
L’activité dans les IAA a connu une hausse, puisque les capacités de production de la branche ont été utilisées à plus de 75% par la majorité des chefs d’entreprises concernés par une enquête d’opinion réalisée auprès des industriels du secteur par l’Office national des statistiques (ONS).
Le degré de satisfaction des commandes en matières premières reste inférieur aux besoins exprimés, selon plus de 15% des enquêtés ce qui a engendré des ruptures de stocks à plus de 22% d’entre eux.
La demande en produits fabriqués a connu également une augmentation durant le dernier trimestre de l’année écoulée, selon les responsables des entreprises relevant du secteur.
Plus de 89% des enquêtés ont satisfait toutes les commandes reçues et il subsiste des stocks de produits fabriqués pour la majorité d’entre eux qui juge la situation « normale ».
Par ailleurs, près de 33% des responsables des entreprises relevant des IAA ont déclaré avoir connu des pannes d’électricités, inférieurs à 12 jours pour la majorité et plus de 15% ont signalé des problèmes de transport, alors que 68% sont satisfaits de l’approvisionnement en eau durant la période de référence.
La trésorerie des entreprises des IAA est jugée « bonne » pour près de 36% et reste « normale » pour la majorité des enquêtés. Toutefois, ils relèvent que le remboursement des emprunts et les charges élevées ont continué d’influer sur l’état de la trésorerie.
Les résultats de l’enquête relèvent, par ailleurs, que près de 20% des chefs d’entreprises ont recouru à des crédits bancaires et la majorité n’a pas eu des difficultés à les contracter, selon les résultats de l’enquête d’opinion qui a touché 445 entreprises industrielles et filiales.
Durant les trois derniers mois de 2018, les effectifs du secteur sont restés stables. La majorité des enquêtés est satisfaite du niveau de qualification du personnel et plus de 30% ont déclaré avoir trouvé des difficultés à recruter notamment le personnel d`encadrement et d’exécution.
En raison de la vétuste et de la sur utilisation des équipements, près de la moitié des chefs d’entreprises ont enregistré des pannes, mais inférieur à 13 jours pour la plupart d’entre eux.
Par ailleurs, la majorité des industriels touchés par l’enquête ont affirmé pouvoir produire davantage avec un renouvellement des équipements et sans embauche supplémentaire du personnel.
Pour les prévisions, les industriels prévoient une augmentation de l’activité, de la demande et des prix de ventes, ainsi que des effectifs et de bonnes perspectives de leur trésorerie.
Avec près de 23.000 entreprises actives, le secteur des IAA contribue à raison de 50% dans la production nationale industrielle.
Ce secteur présente un taux de croissance annuelle de 6% et il est classé le deuxième secteur exportateur national après les hydrocarbures, selon une récente déclaration de la ministre de l’Industrie et des Mines, Djamila Tamazirt, lors de l’inauguration du Centre technique des industries agroalimentaires à Boumerdès.
Considérées comme vecteur de relance du secteur industriel, les IAA ont continué à attirer les investisseurs en 2018, selon l’ANDI (agence nationale de développement de l’investissement.
En effet, ils ont occupé la deuxième position, en terme d’investissement en valeur, dans le secteur industriel, avec des projets enregistrés qui ont totalisé 241 milliards de DA (23% de la totalité du secteur industriel) pour 575 projets (25% du total des investissement déclarés) avec la création de 21.927 emplois prévisionnelles.
Sur ces 575 projets, il a été enregistré 421 projets de créations nouvelles pour un montant de 172 milliards de DA et prévoyant la création de 14.907 postes d’emplois.
Ces créations nouvelles sont concentrées essentiellement dans les filières de transformation et conservation de fruits et légumes, abattage et découpage industriel de viandes, huileries et raffinage d’huile d’origine végétale, chocolaterie, transformation du lait, boulangerie industrielle, fabrication de produits de la confiserie, pâtes alimentaires et autres transformation agroalimentaires.