Dans un entretien accordé au site médiatique, Sabqpress, l’ancien chef de gouvernement exprime ses craintes sur une éventuelle «explosion de la situation» , « on craint une explosion de la situation. L’absence de réponse aux demandes actuellement formulées signifie l’émergence d’autres demandes » s’est confié Benbitour à la source citée auparavant.
L’ancien chef de gouvernement explique que «nous sommes confrontés à deux positions: le mouvement populaire, qui adhère à sa demande depuis plus de cinq mois de changer de régime à travers des slogans soulevés lors des défilés ou discussions continus tenus dans les espaces libérés par les Algériens le 22 février, et la position des gouverneurs qui souhaitent se rendre aux élections présidentielles le plus tôt possible », mais le gouvernement demeure « méfiant et essaye d’imposer cette opinion et d’utiliser à sa manière des méthodes telles que la limitation des libertés et la limitation des marches, ces pratiques confirment la continuation du régime malgré la chute de l’ancien président sous la pression de la population.»
De ce fait, selon lui « nous risquons de créer une situation dans laquelle tout le monde sera perdant, en particulier les responsables et leurs proches ». C’est pourquoi il est dans leur intérêt « de sortir en toute sécurité ».
Me Benbitour déclare que l’idée d’une élection n’est pas refusée mais les conditions nécessaires ne sont pas réunies, il est nécessaire de créer les conditions adéquates et de permettre à toute commission indépendante de superviser l’élection de jouer son rôle » a-t-il souligné.
Il explique qu’il est toutefois impossible d’organiser des élections dans une courte période, faut d’abord réunir les conditions, « quels que soient les préparatifs matériels et la révision de la liste électorale, il ne me semble pas possible de constituer ce comité et de diriger les présidentielles dans un bref délai, quelles que soient les bonnes intentions ». Par conséquent, la solution « découle de la conviction des responsables que les Algériens ont un désir urgent de construire un nouveau système politique loin des visages et des pratiques du régime qui veut toujours survivre et se renouveler » a-t-il estimé.
Ahmed Benbitour souligne qu’il ne faut pas se précipiter, « le désir urgent de mettre en place un système démocratique reposant sur un multipartisme efficace et stable requiert également du temps et permet aux expériences des autres de tirer parti du succès et d’éviter les erreurs », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter, « nous traversons déjà les étapes de transition nécessaires après l’effondrement de leurs systèmes tels que le Yémen, l’Égypte et la Libye, et nous en voyons les résultats ».