Ahmed Bensaâda : «Kamel Daoud n’écrit pas pour les algériens»

Ahmed Bensaâda : «Kamel Daoud n’écrit pas pour les algériens»

Ce samedi en soirée à la librairie Chaib Dzair ( ANEP), Ahmed Bensaada, l’auteur de l’essai Kamel Daoud : Cologne, contre-enquête , invité pour une séance -dédicace et la présentation de son ouvrage paru aux éditions Frantz-Fanon a dit clairement ce qu’il pensait de Kamel Daoud.

L’invité des soirées littéraires organisées par l’Anep qui n’est tombé dans le piège ni de la haine ni de l’insulte – d’ailleurs son niveau ne le lui permet pas – a tout simplement expliqué le pourquoi de l’écriture de son dernier essai Kamel Daoud : Cologne, contre – enquête. Ahmed Bensaâda, ce professeur de physique qui vit à Montréal (Canada) a déclaré que son cœur est toujours en Algérie. Preuve en est qu’il a tenu à ce que ce livre soit édité en Algérie car il est destiné aux algériens. Comme il le dit lui-même, Bensaâda écrit pour les Algériens, contrairement à Kamel Daoud, Sansal et d’autres auteurs qui écrivent pour les français, ou plutôt pour la France. Cette France qui les accueille bien, leur facilite les choses et leur offre des prix. Bensaâda qui rapporte ce qu’il écrit dans son livre a affirmé avoir réagi suite aux deux articles parus dans Le Monde et Le New york Times parus après les agressions dont ont été victimes des femmes à Cologne, en Allemagne, dans lesquels «il dépeint un Occident naïf, humaniste par essence, pétri d’angélisme, moderne et détenteur de valeurs suprêmes», et de l’autre, il s’attaque aux arabo-musulmans accusés à tort lors de cette agression. «Qui défend Daoud ?» demande Bensaâda, avant d’expliquer que «c’est Valls, et c’est lui qui dit que c’est une lumière».

Il se demande aussi pourquoi Daoud écrivait en 2014 : «Je ne suis pas solidaire avec les palestiniens» alors que des juifs annonçaient leur solidarité. Benaissa rappelle d’autres déclarations graves de Daoud, notamment : «Nous ne pouvons combattre Israël car c’est un pays démocrate». Kamel Daoud «ne peut pas être écrivain en se prenant pour le colonisateur. Son ennemi est l’arabo-musulman», affirme l’invité de cette soirée. Citant Kamel Daoud, Sansal, Djemila Benhabib, il dit qu’ «ils n’écrivent pas pour les algériens mais pour les israéliens et les français». Répondant à une critique du modérateur de la rencontre Sid Ali Sekhri, Benaissa reconnaît que Daoud cite des problèmes qui existent mais son problème est qu’il «écrit sous le sceau du pluriel». Benaissa n’hésite pas à traiter Kamel Daoud de néo-colonisé. Il expliquera que pour être mis sur le devant de la scène en France, il leur suffit d’écrire ce qu’ils veulent.