Ouyahia critique Bouteflika indirectement

Ouyahia critique Bouteflika indirectement
L’ancien Premier ministre d’Algérie par ailleurs patron du RND, Ahmed Ouyahia, a critiqué la politique de hausse des salaires accordée par le Président algérien Abdelaziz Bouteflika, en 2012.

Ahmed Ouyahia charge Abdelaziz Bouteflika. Ce mardi 26 avril 2017, le patron du RND a fustigé la politique de hausse des salaires accordée en 2012.

Rappelant que pour calmer le front social, le gouvernement qu’il dirigeait a entamé une revalorisation conséquente des rémunérations de la fonction publique, assortie d’une période de rappel lui donnant ainsi un effet rétroactif, rappelle TSA. Cette décision avait été prise dans la foulée des printemps arabes, rappelle le site.



La hausse des salaires, déclenché à la Sonatrach, a ensuite été généralisée à tous les secteurs publics, face à la grogne sociale et aux réclamations. Pour mémoire, les enseignants et d’autres corporations avaient réclamé, à leur tour, une revalorisation salariale, indique TSA, qui souligne qu’avec un pétrole au-delà des 100 dollars le baril, une telle option paraissait « faisable » sur le plan financier.

L’ancien chef du gouvernement révèle qu’il était opposé à cette décision, et laisse entendre qu’elle a été prise par le Président Abdelaziz Bouteflika. Ouyahia, qui a été remplacé à la tête du gouvernement par Abdelmalek Sellal en septembre 2012. Ainsi, Ouyahia critique indirectement une décision phare du chef de l’État et rappelle que la revalorisation salariale était inconsidérée et irréfléchie. Pour sa part, rappelle le site, la Banque d’Algérie a pointé le fait que « la hausse des salaires sans contrepartie ait conduit à un renchérissement du coût du travail, réduisant ainsi la compétitivité de l’Algérie et des produits locaux ». Ajoutant que cela « contrarie la stratégie industrielle de substitution aux importations ».

Le FM signalait que « ces hausses de salaires réels semblent largement supérieures aux gains de productivité (…). De plus, les paiements rétroactifs (…), qui doivent être étalés sur deux ans seulement, apporteront des revenus supplémentaires importants aux fonctionnaires (…). Si ces revenus supplémentaires se traduisent entièrement par une demande additionnelle (…). Les pressions inflationnistes vont s’intensifier (…). Il faudra alors resserrer la politique monétaire et accroître les importations pour répondre à la demande ».

TSA renchérit en indiquant que « les budgets de fonctionnement des ministères et des entreprises publiques ont explosé depuis. La forte hausse de la masse salariale représente l’essentiel des budgets, alors que la productivité a quasiment stagné ». Il est alors aisé de constater l’effet néfaste sur l’économie nationale. Une telle mesure accompagnée d’une ouverture grandissante de l’économie nationale a donc pénalisé les producteurs nationaux et profité aux économies étrangères, qui déversaient leurs productions en Algérie.

L’inflation, couplée à la dépréciation du dinar en raison de la chute des recettes pétrolières, ont finalement grugé le pouvoir d’achat réel des Algériens, souligne le site.

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