Aicha Tagabou, ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de l’Artisanat, a effectué, jeudi, une visite d’inspection et de travail, intervenant dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de l’artisanat coïncidant avec le 9 novembre.
Dans son intervention, à la salle de conférences de la Maison de la culture Mohammed-Serradj, où elle a inauguré la journée d’études portant sur « le rôle des marbriers dans le développement local et national », la ministre déléguée a mis en relief les 5 axes sur lesquels s’est basée la politique de l’état en matière de développement du secteur de l’artisanat.
e premier axe a consisté en la mise en place des établissements dans 48 wilayas, destinés à assurer l’encadrement des adhérents. Le deuxième s’est articulé sur le lancement des cycles de formation ayant touché différentes spécialités constituant le secteur, dont la finalité est d’améliorer la qualité et, partant, d’augmenter le rendement. Le troisième axe a été accentué sur le soutien accordé à la commercialisation des produits issus de l’artisanat et des métiers, traduite par des opérations marketing mises en valeur lors de la participation algérienne dans les Salons nationaux et internationaux, ainsi que la célébration des fêtes, religieuses et nationales, ou l’on fait appel aux professionnels du métier pour exposer.
Le quatrième axe pour essorer le secteur a mis en place, quant à lui, l’esprit compétitif à travers la stimulation de l’esprit entrepreneurial. Selon la ministre délégué, une coopération avec le Bureau international du Travail (BIT), avec la perspective d’encourager et d’encadrer la création de micro-entreprises. Le cinquième et dernier axe n’a pas été divulgué, laissant l’assistance sur sa faim. En conclusion, elle a adressé de vifs remerciements à la délégation italienne, conduite par Morizio Martinelli, dans le cadre de la convention signée entre l’école italienne de marbre (Istituto Rinascenza de Lysle, Carrare) et la Chambre d’artisanat et des métiers de la wilaya de Skikda ou CAM, sanctionnée par la formation durant cinq mois, de février à juin, de 30 marbriers dont 10 venus hors wilaya. La formation s’est déroulée au niveau du siège de l’Entreprise nationale du marbre ou Enamarbre.Le directeur de la CAM, Ali Rais, a détaillé les missions dévolues à la Chambre, notamment la mise en œuvre du programme SPL ou Système de production locale, lancé en 2009 et qui a enregistré l’adhésion de 85 artisans. Le SPL a pu, selon le directeur, générer la tenue de 5 salons-le sixième se tiendra l’année prochaine-notamment à travers la création d’un réseau interprofessionnel traduit par la naissance d’une association locale de professionnels. Le SPL, enchaîne le conférencier, est une condition sine qua non pour développer le secteur, comme l’attestent à juste titre les expériences italienne et turque, et ce pour ne citer que celles-là. En témoignent les chiffres européens : 90 000 micro-entreprises ont vu le jour, générant 440 000 postes d’emplois, 80% parmi elles emploient moins de 5 personnes et 90% sont versées dans un domaine spécifique. Le directeur a également abordé les dispositifs lancés dans un souci formatif, à savoir Tree (Comment trier son entreprise), Crée (Créer sa propre entreprise) et Germe (Comment gérer son entreprise), et dont ont bénéficié des centaines d’entreprises.
En perspectives, le directeur de la CAM annonce la création d’une zone d’activités ou ZAC au profit des artisans et l’idée de réglementer l’introduction de l’artisanat dans le marché de l’emploi. Selon les statistiques arrêtées au 31 août 2015, 9385 artisans ont été inscrits (2861 dans l’artisanat de l’art, 2307 dans l’’artisanat des produits et 4217 dans l’artisanat de services). Les emplois crées à cette date se sont élevés à 239 041. En matière de soutien financier, 75 artisans ont bénéficié de crédit, valeur totale dégagée : 24.564.988, 30 DA.
Pour sa part, le P-dg de l’Enamarbre, Boudemagh Amar, a défini les trois axes sur lesquels se base la stratégie de son entreprise, à savoir extraction des blocs de marbre, transformation des blocs de marbre, et exploitation et production des dérivés de marbre. L’orateur parlera des perspectives de la société à l’horizon 2020, à savoir atteindre les 40 000 m3 de gisements de marbre, 400 000 tonnes de dérivés et 340 000 m2 de blocs de marbre transformés.
La Journée d’études a été clôturée par la remise de 5 attestations de succès au profit de Aissat Mohammed de Ain-Defla, Boukricha Yacine de Biskra, et Djouada Abdelwahab, Boumaiza Rachid et Belloula Djamel de Skikda, et la signature d’une convention entre la CAM et l’Enamarbre, visant de faire bénéficier les marbriers d’une réduction de 10% sur tout acquisition de marbre. Dans la même journée, 5 artisans ont également bénéficié de crédit dégagé dans le cadre du Fonds de wilaya de la promotion des activités artisanales, octroyé au niveau de la salle Aissat-Idir. Au programme de la visite de Aicha Tagabou, l’inspection du centre d’artisanat dans la commune d’El-Harrouche.
« Le réseau professionnel est la force de notre pays. Votre pays recèle des ressources immenses. Vous avez la possibilité de réaliser une école de marbre ou même un Institut international qui sera dédié à la formation des formateurs ou des artisans », ce sont là les déclarations de Morizio Martinelli, l’expert international ayant conduit la délégation qui a assuré la formation des 30 marbriers. à méditer.
Zaid Zoheir