À l’approche de l’Aïd al-Adha, prévu pour le 10 juin prochain, le ministère de l’Agriculture et du Développement Rural algérien se mobilise pour anticiper les besoins croissants en moutons, essentiels pour la célébration de cette fête religieuse majeure.
Selon des sources proches du dossier, une étude est en cours pour évaluer la faisabilité d’importer des têtes de moutons afin de répondre à la demande nationale et de stabiliser les prix sur le marché local.
Cette démarche s’inscrit dans un contexte où l’Algérie fait face à une baisse notable de son cheptel ovin, estimé à 17 millions de têtes, une situation qui, couplée à l’augmentation constante des prix des moutons lors des précédentes fêtes, a poussé le gouvernement à envisager des solutions alternatives.
L’importation réussie d’environ 30 000 têtes de moutons de Roumanie durant le mois de Ramadan actuel a renforcé la confiance des autorités dans cette stratégie d’approvisionnement externe.
Quelles sont les retombées d’une telle importation ?
L’annonce de cette initiative a été accueillie avec intérêt par la société civile, notamment l’Organisation Algérienne de Défense des Consommateurs, qui a exprimé son soutien à cette mesure. Le 3 avril, l’organisation a officiellement appelé le ministère à prendre des mesures proactives pour contrer la flambée des prix des moutons de l’Aïd, qui pèse lourdement sur le budget des familles algériennes depuis plusieurs années.
Dans un communiqué, l’organisation a proposé l’importation de moutons pour l’Aïd 2024 comme solution viable pour rééquilibrer le marché et rendre les moutons plus accessibles aux citoyens. Cette proposition s’aligne sur les efforts conjoints déjà entrepris par le ministère de l’Agriculture et celui du Commerce pour réguler le marché et réduire les prix de la viande durant le Ramadan.
Cette stratégie d’importation, si elle est mise en œuvre, pourrait non seulement garantir la disponibilité des moutons pour l’Aïd al-Adha mais aussi jouer un rôle crucial dans la stabilisation des prix sur le marché local. Toutefois, elle soulève également des questions sur la durabilité à long terme de cette approche et sur les effets potentiels sur les éleveurs locaux.
Le défi pour le gouvernement sera de trouver un équilibre entre les besoins immédiats des consommateurs et le soutien à l’agriculture nationale, dans le but de développer une solution durable pour les années à venir.