Les communes algériennes ont officiellement ouvert les inscriptions pour permettre aux citoyens d’acquérir des moutons importés à prix encadré, conformément aux instructions du président de la République. Une mesure exceptionnelle, destinée à soutenir le pouvoir d’achat des ménages à l’approche de l’Aïd al-Adha 2025.
Les services municipaux ont reçu la consigne de lancer sans délai les opérations d’enregistrement, à travers les bureaux de l’agriculture présents dans chaque commune. L’objectif est clair : permettre une distribution équitable des ovins importés, avec priorité accordée aux familles à revenus modestes ainsi qu’aux catégories les plus vulnérables.
Le prix de vente de ces bêtes a été fixé à 40 000 dinars, une décision entérinée lors du dernier Conseil des ministres. Une manière de garantir un accès abordable au sacrifice rituel, malgré le contexte économique difficile.
Des bateaux chargés d’ovins accostent dans les ports algériens
Le dispositif s’inscrit dans une vaste opération d’importation d’ovins lancée par l’État. Deux navires sont déjà arrivés au port d’Alger. Le premier, baptisé APUS, a accosté dans la nuit de samedi à dimanche, avec 15 000 têtes de moutons en provenance de Roumanie. Le second, le JERSEY, est arrivé lundi, transportant 12 000 moutons supplémentaires.
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Ces cargaisons ont été acheminées par le groupe public « Agrolog », une entité relevant du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche. D’autres bateaux suivront tout au long des deux prochaines semaines, à destination non seulement du port d’Alger, mais aussi de ceux de Skikda, Jijel, Annaba et Oran.
Dès la semaine prochaine, des moutons espagnols viendront renforcer l’opération, dans un effort concerté pour répondre à la demande nationale et casser les dynamiques spéculatives.
Une opération logistique d’envergure nationale
Les préparatifs pour l’accueil et la distribution des bêtes sont en cours. L’état a mis en place des dispositifs de contrôle sanitaire pour s’assurer de la conformité des animaux. Ils ont activé également des sites de regroupement dans les différentes wilayas pour assurer une répartition rapide et équitable des ovins dès leur débarquement.
L’implication des communes dans l’enregistrement des bénéficiaires permet de garantir une transparence dans le processus, tout en ciblant efficacement les ménages qui en ont réellement besoin.
Des effets immédiats sur les marchés à bestiaux
Cette stratégie commence déjà à produire des effets sur le terrain. À Birine, dans la wilaya de Djelfa — l’un des plus grands marchés ovins du pays — une baisse sensible des prix est observée. Les moutons de taille moyenne s’y échangent entre 50 000 et 65 000 DA, contre plus de 90 000 DA les années précédentes. Des bêtes plus grandes tournent autour de 75 000 DA, tandis que les plus petites s’affichent dès 38 000 DA.
Les éleveurs locaux expriment leurs inquiétudes face à cette nouvelle concurrence. Toutefois, les autorités assurent que cette opération est nécessaire pour stabiliser le marché et alléger la pression sur les consommateurs en cette période sensible.
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Entre satisfaction des familles et inquiétude des professionnels du secteur, la campagne d’importation d’ovins pour l’Aïd 2025 marque un tournant. Le gouvernement mise sur une stratégie équilibrée : garantir l’accessibilité du sacrifice rituel pour les plus modestes, tout en évitant les dérives du marché.
La suite dépendra du bon déroulement de la distribution et de l’évolution de la demande dans les jours à venir. Une chose est certaine : cette année, l’État a clairement choisi d’agir pour rendre l’Aïd plus abordable.