Les festivités de l’Aïd el-Fitr sont aujourd’hui terminées et la nouvelle ligne de mire des consommateurs est orientée vers l’Aïd el-Adha désormais. Les tarifs des viandes rouges ayant connu beaucoup de fluctuations dernièrement, notamment pendant le Ramadan, nombreux sont ceux qui appréhendent les prix des moutons sacrificiels.
Et pour cause, ces inquiétudes sont fondées : les éleveurs et les spécialistes du domaine s’accordent à dire qu’il n’y aura pas de mouton à moins de 50 000 DA cette année.
Mouton de l’Aïd à 60 000 DA : une hausse conséquente attendue en Algérie
Malgré les efforts des autorités pour minimiser l’inflation, le prix des viandes rouges et blanches a connu des changements notables au courant des 6 derniers mois. C’était spécifiquement le cas pendant le mois sacré de Ramadan, où le kilo de viande rouge a atteint la cote vertigineuse des 1800 DA. Ces circonstances, ainsi que d’autres, ont ouvert le débat sur le prix des moutons de l’Aïd en 2023.
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Si la quantité ne manquera pas, les prix ne seront pas à la portée de tous, apprend-on des autorités compétentes. Et les raisons sont assez simples selon ces derniers : la hausse des prix des aliments du bétail, et la sécheresse que connaît le pays cette année. En effet, le manque de pluie sur le territoire national a fait que l’herbe dont se nourrit le bétail n’est plus aussi abondante qu’avant. Les éleveurs se retrouvent ainsi à devoir augmenter l’investissement en nourriture, faisant baisser fortement le taux de bénéfices.
« Le quintal d’orge est arrivé à 3 000 DA. Je ne pense pas que les prix des moutons baisseront cette année. À 2 mois de l’Aïd, les éleveurs cèdent les têtes moyennes à 60 000 DA » indique Ibrahim Amrani, directeur adjoint de la Fédération Nationale des éleveurs.
Supprimer les intermédiaires, la solution pour faire baisser les prix des moutons en Algérie ?
Un autre facteur clé vient influencer le coût d’acquisition des moutons sacrificiels : la présence d’intermédiaires dans le processus de vente. Ces « revendeurs », font augmenter le prix en prenant leur marge sur chaque tête. Un pourcentage de profit qui n’est pas contrôlé dans la plupart des cas, engendrant des prix complètement aléatoires. Les bénéfices gagnés par les mandataires dépassent parfois ceux des éleveurs, causant un déséquilibre des prix qui pèse surtout sur le consommateur.
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« L’éleveur se fatigue à prendre soin des animaux, à leur procurer de la nourriture et fait même face à des pertes, pour qu’à la fin, le mandataire vienne se faire un bénéfice supérieur au sien. Ces profits sont engendrés sur le dos des consommateurs algériens » explique Mustapha Zebdi, président de l’APOCE (Association de Protection et d’Orientation du Consommateur et de son Environnement).
Une intervention des pouvoirs publics pour contrôler le prix des bêtes est nécessaire selon ce dernier. Il s’agit de réguler les pourcentages de bénéfices dans une approche équitable vis-à-vis des éleveurs d’une part, et pour éviter les fluctuations trop importantes d’une autre.
Quant au problème de hausse des prix de la nourriture, se diriger vers l’autoproduction (produire les aliments pour ses bêtes sur son propre sol) pourrait bien être une solution effective, selon Ibrahim Amrani.