Le marché d’El-Khroub, situé à Constantine, est un rendez-vous incontournable pour les éleveurs et les commerçants de bétail, particulièrement avant la célébration de l’Aïd El-Adha. Ce marché, connu pour être un baromètre de la qualité, de la quantité, des prix et de la santé du bétail, reflète les variations saisonnières et économiques qui influencent le marché. À quelques jours de l’Aïd, ce marché devient un repére crucial pour l’évaluation des troupeaux.
Selon un média arabophone, dès l’aube, des moutons provenant des régions les plus reculées, de la frontière est avec la Tunisie jusqu’au cœur du désert d’Ouled Djellal et de Djelfa, se retrouvent à El-Khroub. Cette année, grâce à une saison particulièrement généreuse, les pâturages ont été abondants, offrant une alimentation riche pour les animaux, ce qui est visible dans la condition robuste des moutons, prêts pour le marché.
Quelles sont les fluctuations des prix ?
Les fluctuations des prix sont un phénomène courant au marché d’El-Khroub, avec des différences pouvant atteindre jusqu’à 5000 DZD par tête au cours de la même journée. Cette instabilité des prix est souvent comparée par les commerçants à celle du marché des voitures, tant les facteurs influençant les deux marchés sont imprévisibles et variables.
Un éleveur de la wilaya d’Oum El Bouaghi, compare la situation actuelle à celle du marché des voitures, où malgré une apparence de prospérité financière chez les acheteurs, le marché du bétail pourrait connaître une surabondance par rapport à la demande. Cette année, la disponibilité généralisée des aliments pour le bétail a permis une préparation optimale des moutons pour l’Aïd, mais a également mené à une potentielle saturation du marché.
Un autre éleveur et marchand local, note alors un ralentissement des ventes et une baisse des prix. Il explique ce phénomène par le désintérêt croissant des courtiers et des acheteurs occasionnels qui, dans le passé, achetaient des moutons bien avant l‘Aïd pour les revendre à profit. La peur d’une chute des prix pousse beaucoup à reconsidérer leurs stratégies d’achat.
Un boucher de Constantine, ajoute que la baisse de la demande pour la viande de mouton local peut également être attribuée à l’augmentation de la viande de bœuf importée, en particulier du Brésil, qui est moins chère et largement disponible. Cette tendance suggère un changement dans les habitudes de consommation qui pourrait avoir des implications à long terme pour les éleveurs locaux.