À l’approche de l’Aïd El-Adha, la tension monte autour de la question des moutons importés. L’organisation algérienne de défense du consommateur « Himayatak » a récemment mis en garde contre une vague de rumeurs propagées sur les réseaux sociaux, accusant les moutons importés de subir une mortalité anormale. Selon l’organisation, ces informations seraient totalement infondées et relèveraient d’une tentative de sabotage économique.
Le but présumé de cette désinformation serait de semer le doute chez les citoyens afin de détourner l’attention des offres proposées par l’État à prix régulé. Des spéculateurs, peu favorables à l’initiative publique, chercheraient ainsi à entretenir une méfiance envers les moutons importés pour maintenir des prix élevés sur le marché local. « Lorsque l’État propose des bêtes à 40 000 DA, certains tentent de décrédibiliser l’opération pour profiter de la flambée des prix », a souligné l’organisation dans un communiqué.
Face à cette tentative de manipulation, les autorités ont annoncé des sanctions sévères contre les diffuseurs de fausses nouvelles : peines de prison allant de un à trois ans, et amendes de 100 000 à 300 000 dinars algériens.
Achat de moutons importés : Paiement électronique et logistique renforcée
En parallèle de cette lutte contre la désinformation, le gouvernement algérien a mis en place un dispositif inédit visant à moderniser l’achat des moutons importés. Le ministère de l’Agriculture, en collaboration avec celui de la Poste et de l’Économie de la connaissance, a introduit pour la première fois un système de paiement électronique pour l’acquisition des moutons destinés à l’Aïd.
Les citoyens pourront ainsi régler leurs achats par carte Edahabia, carte bancaire ou encore en espèces, selon leur convenance. Pour accompagner cette démarche, des agents installeront des bureaux de poste mobiles près des points de vente officiels, facilitant ainsi les transactions et réduisant les longues files d’attente souvent observées en période de forte affluence.
Cette initiative s’inscrit dans une volonté de transparence, d’inclusion numérique et de lutte contre la spéculation. Le paiement électronique permettra également un meilleur contrôle du processus de distribution, tout en garantissant la sécurité des citoyens.
L’opération a déjà commencé avec l’arrivée d’une première cargaison de 15 000 têtes ovines au port d’Alger. D’autres navires sont attendus dans les jours à venir, notamment depuis l’Espagne et la Roumanie, pour atteindre un objectif d’un million de moutons importés, répartis sur cinq ports : Alger, Oran, Skikda, Jijel et Annaba.
Ce dispositif intégré illustre une gestion nouvelle du rituel de l’Aïd, mêlant solidarité nationale et transition vers un commerce plus encadré et moderne.