Les Nations unies ont annoncé, hier, faire face à un déficit de centaines de millions de dollars pour leur action humanitaire au Soudan, après avoir lancé le mois dernier un appel international en vue de récolter des fonds.
Le plan humanitaire de l’ONU au Soudan pour l’année 2016 vise à aider 4,6 millions de personnes, dont des dizaines de milliers de réfugiés sud-soudanais ayant fui les combats et les pénuries alimentaires.
L’ONU avait lancé en juillet un appel mondial afin de récolter 952 millions de dollars d’aide (845 millions d’euros) mais début août, ses agences n’avaient réuni que 242,6 millions de dollars (215 millions d’euros). « Nous sommes encore très, très loin du compte quant à l’exigence totale de fonds », a déploré la coordinatrice humanitaire de l’ONU au Soudan, Marta Ruedas, lors d’une conférence organisée à l’occasion de la journée mondiale de l’Aide humanitaire. En 2015, l’ONU avait récolté 604,3 millions de dollars (536 millions d’euros) de fonds pour le Soudan alors qu’elle avait demandé 1,04 milliard.
L’ONU a exhorté la communauté internationale à augmenter ses contributions pour le Soudan car, selon Mme Ruedas, le manque de fonds pourrait réduire le nombre de personnes aidées par l’organisation. « Si nous ne pouvons pas compter sur le soutien de tous les donateurs (…), nous serons dans l’obligation de réexaminer nos prévisions sur qui nous sommes capable d’aider », a-t-elle soutenu, tout en reconnaissant que le financement de l’aide au Soudan était touché par la présence d’autres conflits à travers le monde.
Selon des responsables, les plus grands besoins humanitaires dans ce pays sont liés aux déplacements de civils et à l’insécurité alimentaire qui en découle. La guerre civile au Soudan du Sud et les pénuries ont poussé des centaines de milliers de personnes à se réfugier au Soudan voisin. Une grande partie des fonds doit également servir à aider les populations du Darfour, une région de l’ouest du Soudan en proie à un conflit armé. Les violences ont éclaté au Darfour en 2003 quand des rebelles issus de minorités ethniques se sont soulevés contre le président Omar al-Bachir et son gouvernement les accusant de les marginaliser.