Saïd Mouas

C’étaient eux qui accompagnaient le marié la nuit de noces sous les battements guerriers du tambour, les sons lancinants de la ghaïta et les youyous stridents des femmes accourues pour conjurer le mauvais sort au cas où un esprit maléfique approcherait le couple. Un rituel que la zorna entourait d’une indicible sensation de crainte mêlée de jubilation. Goumbri a commencé à faire parler de lui au lendemain du 08 mai 1945 lorsque les Français célébraient l’armistice sur la place de la Mairie. Apprenant la nouvelle des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, un groupe conduit par Bouyaya, Goumbri, Ammour, Amama, Aziz Benfissa, les frères Rabhi et des militants du PPA décida de perturber cet événement, obligeant l’orchestre dirigé par Aramago à ranger ses instruments. Le bal de la victoire s’acheva en queue de poisson. Digne successeur de son ancêtre Embarek qui ramena à Temouchent le genre zorna, Boualem Goumbri restera certainement une référence.