Mercredi après-midi, Ahmed Hamou Touhami, le wali de Aïn Témouchent a regroupé autour d’une même table, élus, responsables des services techniques et certains directeurs de son exécutif pour faire le point sur la situation.
Face à ce qui s’apparente à une gestion catastrophique de la commune aggravée par un blocage qui pourrait déboucher sur des conséquences désastreuses sur le plan social avec un développement local qui a pris un sérieux retard , le wali de Aïn Témouchent a cru bon de réunir dans l’urgence les élus de l’APC de Béni Saf ou du moins ce qui reste de l’assemblée qui a rétréci comme une peau de chagrin suite aux suspensions qui se sont succédées dues à des poursuites judiciaires des élus locaux et une partie du personnel administratif. Mercredi après-midi, Ahmed Hamou Touhami, le wali de Témouchent a regroupé autour d’une même table, élus, responsables des services techniques et certains directeurs de son exécutif pour faire le point sur la situation.
Usant d’un ton acerbe et menaçant, le wali n’a pas lésiné sur les qualificatifs pour décrire la situation. Il était muni d’un volumineux dossier, résultat de plusieurs enquêtes menées par son inspecteur général et le directeur de la réglementation de l’administration locale (DRAG) qui ont dressé un tableau noir sur la gestion de l’actuelle APC qualifiée de scandaleuse en raison d’un conflit qui perdure et qui oppose ses 19 membres.
Selon le rapport du DRAG sur la situation arrêté à fin juin, le P/APC et son vice-président ont été suspendus car ils font l’objet de poursuites judiciaires alors que l’actuel intérimaire désigné n’a pas jugé utile d’assister à cette réunion, une démission de trop qui a fait de Béni Saf une ‘‘mezbala’’, selon le wali. L’éclairage public fait défaut, conjugué aux ordures qui continuent d’engloutir la cité minière malgré les sommes colossales consacrées par le budget communal pour la réhabilitation des espaces verts et la rénovation du réseau d’éclairage public. Plusieurs cas de dépassements ont été relatés. À la plage du Puits, une villa a été érigée sur un court de tennis grâce à des complicités.
‘‘Est-ce normal qu’après avoir procédé à la pose des trottoirs et du carrelage on s’aperçoit qu’on a omis de faire passer le câble du réseau de l’éclairage public ? Est-ce normal qu’un parking censé être mis à la disposition des automobilistes venus de tous les coins du pays soit attribué en contrepartie d’un droit dérisoire estimé à 20 millions de centimes pour en faire une foire économique de camelote au détriment des commerçants locaux ?’’, s’est-il interrogé tout en révélant avoir saisi officiellement les services de la sûreté pour l’ouverture d’une enquête sur ces dépassements “où j’incrimine même le chef de daïra qui a failli à son rôle d’animateur et pour son indifférence’’. Au sujet de la gestion du patrimoine communal notamment en ce qui concerne le loyer ‘‘dérisoire’’ appliqué aux locaux commerciaux, le wali a intimé l’ordre au SG de la commune de le faire aligner sur le privé. Le wali a donné jusqu’à la rentrée sociale pour reprendre en main les affaires de la commune précisant : “À défaut, je vous prie de déposer vos démissions et de partir’’. Rendez-vous est donné dans un mois pour faire le point avant de prendre les mesures qui s’imposent, synonyme d’une dissolution.