Au moment où les autres compagnies ont pratiquement repris une activité identique à celle d’avant le déclenchement de la crise sanitaire, Air Algérie se bat pour retrouver son rythme des années précédentes. Pour le moment, l’activité de la compagnie algérienne est incomplète, surtout au niveau du marché international. La limitation du nombre de vols à ce niveau peut aggraver le fossé financier dans lequel est plongée la compagnie nationale depuis plusieurs années.
Cependant, tous ont cru que pour Air Algérie, la situation financière allait être stabilisée grâce à l’augmentation de la fréquence des vols. Par ailleurs, les tarifs des billets d’avion ont enregistré une importante baisse auprès de la compagnie nationale.
Si la crise du coronavirus a provoqué, ensuite accéléré la dégradation de la situation, les erreurs de gestion de la direction durant et après la crise, font qu’elle est autant pointée du doigt. Dans tous les cas, cela correspond à ce qu’a dénoncé le Syndicat des pilotes de ligne algériens SPLA.
En effet, dans un communiqué publié le dimanche 17 avril 2022, la représentation syndicale a immédiatement insisté sur le fait de « tirer la sonnette d’alarme quant au devenir de la compagnie nationale Air Algérie ».
Le constat est clair « depuis le début de la pandémie du covid-19, la situation qui prévaut s’est extrêmement dégradée en raison de l’arrêt total ensuite partiel de son activité » lit-on sur le communiqué. Plus grave encore, le syndicat considère que la détérioration de la situation « s’est accentuée avec le laxisme et la mauvaise gestion caractérisée du staff dirigeant, brillant par son manque de visibilité et de planification ».
Air Algérie risque un départ massif de ses pilotes
En conséquence, la SPLA signale que les seules dispositions prises par la direction sont la restriction voire l’annulation unilatérale de nombreux acquis socioprofessionnels. De ce fait, il est probable que la situation se dégrade encore, prévient la SPLA.
A ce titre, le syndicat s’inquiète du fait que la conséquence directe de la présente politique soit « un départ massif des pilotes qui se profile dans le très court terme au profit des compagnies concurrentes à l’international ». Ainsi, les dommages occasionnés à la compagnie suite à la perte de son capital humain hautement qualifié seront dévastateurs pour le futur du pavillon national.
Dans la même optique, le SPLA a tenu à rappeler avoir appelé au dialogue ainsi qu’à la sagesse tout en montrant une très grande retenue et responsabilité. Cependant, ajoute encore la même source, « la direction actuelle se refuse systématiquement à toute négociation et s’abstient de prendre ses responsabilités ».
Par ailleurs, dans la crainte de voir apparaître un front social de plus en plus important et une atmosphère socioprofessionnelle insupportable, la SPLA invite les autorités compétentes afin qu’elles puissent intervenir énergiquement pour rétablir cette situation chaotique dans le plus grand intérêt du pavillon national.